vendredi 30 janvier 2009

Petit retour du friday sex

Petit retour dans la mesure où il s'agit juste de poser quelques postulats.
La dernière fois qu'il y a eu un vendredi du sexe - autant dire que ça commence à remonter puisque vendredi dernier j'ai passé mon tour (je sais Gwendoline, je suis une grosse flemmarde) - il y a eu un commentaire très juste qui m'a particulièrement interpelée. C'était l'idée que le porno c'est de la fiction. Et oui, bien sûr, ça n'a pas une valeur de documentaire. Pour autant, se limiter à cette affirmation, c'est quand même simplifier quelque chose qui, par essence, ne l'est pas.

D'abord parce que même siliconés et bodybuildés, et donc quelque part dé-réalisés, ce sont des vrais corps que l'on mate. De vrais corps meurtris et maltraités - principalement dans le gonzo américain.

Gonzo américain qui pose le problème de la surenchère. Les hardeuses françaises qui ont tenté l'expérience outre-Atlantique, dans l'espoir d'acquérir le statut de véritables stars, n'ont pas très bien vécu l'expérience - aussi courageuses et endurantes soient-elles. De ce point de vue, les scènes de Katsumi aux States sont... heu... parlantes. (J'hésite à mettre un lien vers du pas du tout Safe For Work et du pas très joli en prime... Disons que, pour les curieux, vous tapez Katsumi gang bang dans le moteur de recherche de pornhub et vous constaterez par vous-même les dégâts.) Et on peut, en un sens, lui reprocher ce refus complet de dire stop quand il devient évident qu'elle est au bord de l'évanouissement. Ce faisant, elle participe à ce que les réals exigent autant des autres filles.
Parce qu'il y a une espèce de surenchère perpétuelle et qui bizarrement ne se joue pas sur du "toujours plus de douceur et d'orgasme". Par rapport aux pornos qu'on matait quand on était petits/petites, il y a quand même une montée en puissance du sadisme assez nette qui se joue plutôt autour du défi "jusqu'où le corps et la psyché féminine peuvent-ils tenir ?" question qui semble être le noeud de la majorité des productions récentes. (Même si, bien sûr, ce n'est pas le cas de toutes mais c'est suffisamment courant pour que Dorcel lui-même s'en plaigne).
Qu'est-ce que ces femmes sont capables d'accepter, qu'est-ce qu'elles sont capables d'endurer, jusqu'où va leur soumission - quelque chose qui relève de l'entreprise de déshumanisation. (Des questions que Rocco Siffredi a su très bien exploiter pour son bien-être commercial. Incroyable comment ce connard hypocrite a réussi à se faire passer pour "un homme qui aime les femmes" et être invité sur tous les plateaux de télé alors que dans le milieu il est connu pour être l'inventeur des scènes de levrette où l'actrice a la tête plongée dans la cuvette des chiottes).
Personnellement, je suis convaincue que ces hardeurs, si on leur faisait subir la moitié de ce qu'ils tournent comme scène, ils s'effondreraient complètement.
Mon propos n'est pas de déterminer les responsabilités en la matière, entre producteurs et consommateurs, juste de souligner une évolution du contenu pornographique avant de spéculer sur les implications dans notre sexualité quotidienne. Parce que ces scènes trash, bien que chacun fasse la différence avec la sexualité vécue, elles contribuent à cristalliser de nouveaux fantasmes qui alimentent ensuite, de manière plus ou moins assumée et explicite, les jeux sexuels de la vie quotidienne.

Et je mets en lien mon interview de Milka Manson.

mercredi 28 janvier 2009

Du Tigre à l'enthymème

On a beaucoup parlé de l'enquête du Tigre qui a retracé des moments de la vie d'un parfait inconnu en cherchant et recoupant les traces qu'il avait laissées sur internet (encore un sujet que je vais éparpiller sur dix posts, autant vous prévenir).
Mais alors même que le Tigre déclare s'intéresser à "la confusion entre vie privée et vie publique" et à "l'idée qu'on ne fait pas vraiment attention aux informations privées disponibles sur internet, et que, une fois synthétisées, elles prennent un relief inquiétant " la parution de cette enquête a plutôt alimenté la thèse du monstrueux internet qui est comme une pieuvre géante qui pénétrerait dans nos maisons, violerait nos fils, volerait notre fric et surtout enfoncerait ses tentacules dans nos trous de nez pour nous lobotomiser le cerveau et se nourrir de sa substance blanche. Internet EST bodysnatchers. Une entité mystérieuse qui à elle seule serait la plus forte parce que conjuguant : 
- le conseil des sages de Sion et leurs protocoles pour conquérir le monde
- les réseaux de pédophiles (notamment toulousains) 
- les sections Al-Qaida basées notamment en Seine-Saint-Denis. 
Rassurez-vous cependant. 
Internet a deux ennemis qui le combattront jusqu'à la mort s'il le faut : la télé et Frédéric Lefebvre. 
Parce que rire deux minutes par jour est nécessaire, on se refait un bout de la déclaration du député UMP des Hauts-de-Seine, proche du Président, et pas un genre d'homme à s'emballer pour rien et à faire de la démagogie en jouant sur les pires peurs plutôt que de s'adresser à la rationnalité du citoyen, non, Frédéric, il est au-dessus de ces procédés populistes, démonstration :
"Il aura fallu attendre que des établissements financiers soient en faillite, que la croissance soit au point mort, que des pays soient au bord du gouffre, pour que le monde se réveille et accepte enfin de construire un système régulé au plan international. Faudra-t-il attendre qu’il y ait des dégâts irréparables pour que le monde se décide à réguler Internet ?
L’absence de régulation financière a provoqué des faillites. L’absence de régulation du Net provoque chaque jour des victimes ! Combien faudra-t-il de jeunes filles violées pour que les autorités réagissent ? Combien faudra-t-il de morts suite à l’absorption de faux médicaments ? Combien faudra-t-il d’adolescents manipulés ? Combien faudra-t-il de bombes artisanales explosant aux quatre coins du monde ? Combien faudra-t-il de créateurs ruinés par le pillage de leurs œuvres ?
Il est temps, mes chers collègues, que se réunisse un G20 du Net qui décide de réguler ce mode de communication moderne envahi par toutes les mafias du monde.
[...] La mafia s'est toujours développée là ou l'État était absent ; de même, les trafiquants d'armes, de médicaments ou d'objets volés et les proxénètes ont trouvé refuge sur Internet, et les psychopathes, les violeurs, les racistes et les voleurs y ont fait leur nid."
L'échange à l'Assemblée Nationale est à lire en entier ICI
On notera que Fredo a potassé son Zola, et connait le pouvoir d'une anaphore bien placée ("combien faudra-t-il" x5). Il connait surtout la valeur d'un sophisme. Et moi, personnellement, j'adore reconstruire les sophismes sous-jacents aux argumentations foireuses. Là, il s'agit plus précisément d'un enthymème (c'est-à-dire qu'une des prémisses n'est en réalité qu'un préjugé couramment répandu). 

Prémisse majeure : le système économique mondial est le théâtre d'excès dont la société est victime (vrai) 
Prémisse mineure : internet est le théâtre d'excès dont la société est victime (= préjugé courant sur la dangerosité du net) 

Conclusion : internet et l'économie mondiale libérale suivent le même régime, ce qui est bon pour l'un est donc forcément bon pour l'autre. (comprendre régulons l'un et l'autre) 
En rhétorique, l'enthymème, bien que fort efficace, c'est un peu le sophisme du pauvre, une suite d'impressions mises bout à bout pour faire croire à une logique implacable là où tout n'est qu'amalgame boiteux.  
A ce rythme, je me demande combien je peux mettre de posts pour arriver à mon sujet. 
Et puis, comme il fallait une photo, bah voilà :

mardi 27 janvier 2009

4chan for god

Un post geek mais alors très très geek qui risque de n'intéresser que très très peu de lecteurs au point que je me demande depuis deux jours comment convaincre les gens que c'est un sujet important.
Bref, j'ai décidé qu'il était grand temps de parler de Boxxy, l'étrange meme du début d'année.
Pour les néophytes, quelques précisions.
Un meme = du rien du tout, photo ou vidéo, avec un caractère vaguement ridicule dont des internaute vont s'emparer et dont les caricatures et déclinaisons vont faire la célébrité.
Ces malicieux internautes se réunissent généralement sur le board /b/ de 4chan. 4chan ? Board b ? En résumé très très court, une sorte de forum où se retrouvaient à l'origine des espèces de génies intégristes du net qui ont fait la culture internet. Les rois et les garants d'un certain internet. J'en ai déjà parlé là. Ils s'échangent des conneries, se foutent de la gueule de parfaits inconnus et puis, de temps en temps, y'a une blague qui prend plus que les autres et devient un phénomène web planétaire : c'est le meme.
Un exemple de petit meme : un crétin poste sur un forum une photo de sa meuf posant devant sa voiture.



Vu la tête de la fille (et son léger problème de dents, nez, bouche et yeux) il aurait dû savoir qu'il se ferait chambrer. Et que la vie de cette pauvre fille serait définitivement brisée (quelques heures plus tard, les petits plaisantins avaient trouvé sa page myspace, son adresse mail, son nom, son numéro de sécu et son téléphone). Vous voyez un peu l'esprit : flugly, méchant et sale. Et génial.





Donc voilà Boxxy, une ado vaguement gothique et gentiment hystérique qui poste une vidéo. Ca, c'est le rien.



Et puis, arrivent les déclinaisons et caricatures, qui ici ont pris la forme de remix de la vidéo originale.



Si la vidéo originelle existe depuis un an, il a fallu attendre qu'elle atterrisse sur le board /b/ de 4chan pour que ce soit le cataclysme. Mais il s'est produit un phénomène inattendu. Alors que la tradition de /b/ veut que tous les participants unissent leur force pour faire le meilleur lulz (mauvaise blague) du monde, cette fois l'histoire a tourné au règlement de compte. Les channers se sont scindés en deux groupes antagonistes : ceux qui voulaient voir mourir Boxxy et ceux qui voulaient l'engrosser.



C'est là où le cas Boxxy devient totalement unique. Il va provoquer la renaissance de la guerre civile qui avait déjà agité le site l'été dernier. Alors que les "nouveaux" ("the newfags", comprendre "les nouveaux pédés") se passionnent pour Boxxy, cherchent par tous les moyens à trouver sa véritable identité (via une opération joliment nommée Valkyrie) et ne parlent plus que d'elle, (allant jusqu'à la nommer Queen of /b/) les anciens ("the oldfags") commencent assez vite à être agacés par cette obsession pour une "cute girl" et autant dire que "les anciens pédés" de 4chan, ils aiment pas trop le côté cute. Le mignon, ça leur donne envie de gerber - à peu près autant que les emo kids. Et pour eux, il ne s'agit pas d'un véritable meme né spontanément, mais d'un meme forcé, créé par les puceaux de 13 ans qui polluent leur site. Boxxy devient alors à leurs yeux l'archétype du cancer qui ronge le site, l'esprit 4chan, et plus généralement l'underground internet.
A ce moment, le board b de 4chan est totalement envahi par les admirateurs de Boxxy. Rien d'autre n'existe. Le 10 janvier, Moot, un des administrateurs du site, prend alors une décision extrême. Pour tuer Boxxy, il faut tuer le site, il le fait donc crasher pour quelques heures. Mais même après ce nettoyage, dès que le site revient à la normale, le cancer Boxxy reprend. Tous les utilisateurs postant un message mentionnant Boxxy sont alors systématiquement bannis pour deux jours.



Au final, on a une gamine de 16 ans qui n'a rien, mais alors vraiment rien demandé à personne, qui se retrouve menacée et toutes ses infos persos éparpillées sur le net. Et une guerre pour savoir ce que doit être 4chan et plus généralement l'underground viral. En gros, la première guerre civile intra-geeks. Et si ces mecs-là décident de se faire la guerre, ils sont capables d'aller jusqu'à une espèce d'Hiroshima virtuel.

jeudi 22 janvier 2009

Selon toute vraisemblance, on est le 22 janvier

Ce qui veut dire...

Les rails du métro ?




Une surdose médicamenteuse ?



Une corde ?



La gazinière ?



L'immolation ?



La noyade ?



ou rien



Unejournéedetravailnormale, unebonneoccasiondefoutredeslolcatssurleblogl'airderien et unmailsurlapluieetlebeautempsmercid'yavoirpensé.

PS : Annaïck, je fais le post quand j'aurais un peu étudié le cas.

mercredi 21 janvier 2009

'tain, vous utilisez bizarrement Google quand même

Photobucket


La photo c'est juste parce que je trouve ça dégueulasse et que le dégueulasse me fascine. 

Il se passe un phénomène très étrange aujourd'hui sur ce blog, sachez-le. Le compteur de visites explose (dépassant le score mythique du jour non moins mythique où David Carzon m'a linkée sur bbb deux fois dans le même post - parce qu'il est comme ça, parce que sa générosité est pour nous tous une édifiante leçon de vie). L'explication du miracle de ce mercredi 21 janvier c'est avant tout que je suis en lien sur sexactu (mais malheureusement de l'ordi d'où je me connecte actuellement, je ne peux pas y'aller voir). 
 
Du coup, c'est l'occasion de faire un post sur ce blog et de s'intéresser à ce que les internautes tapent comme recherche pour arriver en ce hâvre de pureté qu'est G&G. 

Première nouvelle importante, ça y est, c'est arrivé, quelqu'un a cherché MATTHIAS DEGOUY dans Google. (A plusieurs reprises d'ailleurs et avec la variante "Lapoutroie copains d'avant"). La question étant évidemment de savoir s'il s'agit de Matthias lui-même (pour ceux qui ne comprennent rien à ce que je raconte, l'épisode précédent est ici). Et si c'est le cas, ne pas oublier d'être vexée qu'il n'ait pas saisi l'occasion pour renouer contact.   

La thématique du vendredi me vaut bien sûr énormément de recherches à connotation sexuelle. 
Je vais donc me permettre un message spécial à l'attention des pédophiles amateurs : ARRETEZ DE CHERCHER VIOLS ENFANTS SUR GOOGLE (ou recherche affiliée que je ne détaillerai pas parce qu'il y a des trucs vraiment atroces). 
Je tiens également à leur annoncer qu'un "filme de sexe pour les enfants" CA N'EXISTE PAS. 

Tout ça donne quand même à penser. D'une part, ça laisse présager que certaines personnes font une confiance aveugle à Google, au point de lui confier tous leurs phantasmes comme à une entité magique et ultra-confidentielle. Ca m'étonne d'autant plus que pour ma part, j'ai toujours évité de taper des trucs un peu sex dans la barre de recherche de peur de voir la police défoncer ma porte dans la minute suivante. D'autre part, ça témoigne de leur méconnaissance du fonctionnement du net. Du principe d'un moteur de recherche, dont ils pensent qu'il les mènera directement à la page voulue sans comprendre qu'entre Google et cette page il y a quelque chose qui s'appelle un site. C'est comme les ados - quand je leur demande où ils ont trouvé une info, ils me répondent sur Google, comme si le moteur de recherche était le générateur d'information. Ils ne mentionnent jamais le site. Pour eux, internet c'est Google. Ca leur sert à la fois de navigateur, de moteur de recherche et de site de référence.
(Ca prouve aussi que certaines personnes n'ont pas encore intégré qu'il fallait rédiger en anglais ses requêtes sexuelles pour de meilleurs résultats.)   
 
Dans les recherches pas trop dégueu, le post de vendredi dernier a donné : 
"aspiration du clitoris video " et "emplacement du clitorisse"
et celui de la semaine précédente, un très catchy "levrette watch". 
 
Y'en des gens qui ont des envies très précises
"sexe+gratuit+enseignante"
"pornhub histoires sexuelles entre frères et soeurs"
"photos hommes noirs nus célèbres"
"photo de belle pute bourgeoise"
"dessin animé sexe avec viol de monstre"
"photo de femme contorsionniste sexy"  (?!) 
"bite de collégiens pornos (entre garcons)"
et le magnifique : "du sperme dans le cul de mylene farmer"
mais aussi "john-david dans un porno gay les photos"
ou "smileys et emoticones de culs et de bites animer"
et perdu au milieu de tout ça : "crème fraiche périmée recyclage" ou "anusite"

A l'inverse, d'autres ont des envies très vagues
"en levrette" (peu importe quoi donc) 

Ou très mal formulées parce que "www.youtube.com sex de cul" = ça serait pas youporn que tu cherchais par hasard ? 

Pendant ce temps, des gens ont des problèmes techniques importants : 
"impossible lire submityourflicks" 

Et la série des trucs incompréhensibles. Si vous avez une explication pour des recherches comme : 
"ou sont passé tous cet collegienne en version sexy"
"bulgare plein de sprme"
"sexi grils ecart des chattes"
"blog video de fesses merdeuse"

Et ceux qui rêvent. Mais qui est l'abruti qui a cru qu'il aurait une réponse pertinente en tapant : 
"soeur olsen vagin" ? 

Les mignons : 
"animal de compagnie préféré des geeks"
"gif anime fee clochette"
(je sais, y'en a que deux...)

Les noms d'amis qui rapportent : 
très largement en tête c'est nadia daam ou blog nadia daam  
Diane L. (elle veut pas que je mette son nom), cyril2real, aglantine (et aussi "aglantine et ses mains pleines de doigts"), hianta etc...  

Mais mon préféré toutes catégories, ça reste : "comparatif panier de basket" (un visiteur qui n'a pas dû être déçu par le résultat de sa recherche ICI).  


lundi 19 janvier 2009

Tu vois, la photo, c'est essentiellement un art visuel

TOUCHDOWN...

Impossible de bloguer alors que, miracle, il y a du football américain sur la 2. Ils ont décidé de faire un effort on dirait. Avant, ils diffusaient que la finale.
Le football américain, c'est le sport du futur. Quand l'humain aura muté.
Toutes façons, c'est dimanche/photos, pas besoin d'explication. Juste que j'ai été prise d'une envie de faire du sépia contrasté et que, bizarrement, bah ça rend pas du tout comme les photos des professionnels américains des années 70 (cf expo que je venais de voir).

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Après, je me suis dit qu'il fallait être de son temps :

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J'ai tenté un hommage à Provisoire et vécu - le meilleur blog photo de 2008 qui s'est achevé le 31 décembre.

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Un hommage au Major (le meilleur ami de Boris Vian, on en reparlera) et un souvenir d'une séance chocolat chaud/fille qui geint/ami qui compatit patiemment (aka le garçon après qui toutes les parisiennes devraient courir pour le supplier de s'intéresser à elles) :

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Et enfin, la star absolue :

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De plus près pour saisir toute sa magnificence féline :

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vendredi 16 janvier 2009

Vendredi soir - 19h30

Vendredi soir - 19H30

Avachie sur mon lit, je suis sur le point de plonger dans une phase profonde de "j'ai raté ma vie" quand mon portable sonne.
- Salut titiou, ça va ?
- non.
- Bah qu'est-ce qui se passe ?
- J'ai fait un situ à la banque et je suis encore plus ruinée que ruinée alors que j'ai fait tout plein des efforts pour rien dépenser et au CIC ils m'ont débloqué un découvert alors que j'en voulais pas et je pourrai jamais le rembourser.
- Les enculés... T'es à découvert de combien ?
- De 155 euros. Et le 30 je vais toucher 565 euros mais de toutes façons, le 5 du mois suivant j'ai 590 euros qui repartent c'est foutu je vais jamais y arriver et c'est mon anniversaire la semaine prochaine et je peux même pas m'acheter à dîner tu sais ce que j'ai acheté à manger pour ce soir une demi-baguette de pain à 44 centimes et il me reste du fromage blanc et...
- Le fromage blanc c'est de la crème fraiche, c'est ça ?
- Non. Rien à voir. Tu peux mettre du sucre et ça fait comme un pot de yaourt géant pas cher... En plus mes fringues elles puent et il faut que je fasse un lavomatic et je peux même pas et merde la semaine prochaine anniversaire pas de mec pas d'argent pas de chocolat pas de bras blablablablablablabla j'ai envie de pleurer blablabla
- Tu veux que je te prêtes de l'argent ?
- Oui.
- Combien ?
- 155 euros. Mais tu sais les magazines ils me doivent tout plein d'argent.
- Mais j'ai confiance. Un jour tu seras plus riche que moi. Les 155 euros je te les prête lundi mais tu veux qu'on se voit demain pour que je te file de quoi tenir le week-end ?
- Oui... Non... En fait je vois Raphaëlle demain, je vais peut-être lui demander de me prêter dix euros.
- A lundi alors. Tcho.
- Tcho.

C'est quand même pas mal foutu ce concept de meilleur ami.

PS : toujours contente de me voir demain Raphaëlle ?

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Exploration des conséquences du porno - suite

L'industrie du X n'a pas fait que du bien à notre sexualité. Pire, elle est même à l'origine d'une véritable catastrophe : le cunilingus new style (pas de lien, c'était juste parce que la couleur c'est joli).
Alors certes, pendant longtemps pour la majorité de la population qui n'était pas constituée de fervents lecteurs de Sade (c'est un exemple étrange mais je suis trop crevée pour en trouver un autre), le plaisir féminin était très anecdotique. Désormais, il est un élément essentiel de la sexualité à deux. Progrès. Et donc le cuni est devenu une étape incontournable dans les rapports sexuels.
A noter une espèce de perversion du diktat "préoccupez-vous du plaisir de votre partenaire" qui chez certains mecs a été compris comme "si vous voulez une pipe, va falloir lécher". Genre c'est donnant-donnant, on n'a rien sans rien.
Bref.
Comme me le faisait très pertinemment remarquer une amie, le porno a pourtant l'avantage de bien montrer avec force gros plan l'emplacement du clitoris. Et conséquemment, aurait pu donner naissance à une génération de virtuoses du cuni. Ce n'est pas le cas. Mais pourquoi ? Hein ? Peut-être parce qu'il donne une idée assez fausse de ce qu'il faut en faire. A tel point que c'est pas loin d'être la scène la moins excitante d'un porno.
Evidemment, pour les lecteurs de ce blog, tout ce qui va suivre est parfaitement inutile (une récente étude Le Figaro/Ipsos a montré que les lecteurs de Girls and Geeks comptaient parmi les meilleurs baiseurs de France).
On se fout régulièrement de la gueule des hardeuses qui veulent faire carrière dans ce qu'elles appellent le "cinéma traditionnel" mais si leurs talents de comédienne ne sont effectivement pas flagrants, n'oublions pas que ce sont bien des actrices et rendons hommage à leur courage, à leur dévouement. Elles supportent sans broncher des pratiques à la limite du sadisme, comme l'insoutenable épreuve dite de "l'aspirateur" - ce qui, si on oubliait que ce sont des professionnelles émérites, pourrait laisser penser que leur clitoris a subi un traitement spécial de désensibilisation totale.





BIG UP LES FILLES
 
Mais dans la vraie vie, un clitoris ce n'est pas comme un bouton d'ascenseur. Il est donc absolument inutile, si ce n'est contre-productif, d'appuyer dessus (et surtout pas de toutes ses forces).
Pour être plus parlante, ça ne fonctionne pas comme les touches d'un walkman mais plutôt comme l'écran tactile d'un iphone (ou le bouton magique d'un blackberry). Il ne faut pas appuyer pour valider son choix mais plutôt favoriser l'option défilement. C'est le doigt ou la langue qui bougent et effleurent, c'est pas le clitoris qui doit valdinguer dans tous les sens.
Or, dans le porno, on nous montre quoi ? Des hardeurs s'acharner sur des clitoris comme s'ils essayaient de faire démarrer un hélicoptère (heu... ouais... je sais pas, ça m'est venu comme ça), enfoncer leur tête comme s'ils tentaient de revivre l'accouchement en sens inverse, écraser leurs doigts boudinnés et agiter le pauvre truc dans tous les sens.
Alors oui, je sais, la meuf à ce moment-là, elle gémit.
Mais elle gémit pas de plaisir, figurez-vous.
Elle gémit de douleur. (Ce qui pour les besoins du film est à peu près la même chose.)
Evidemment, des garçons intelligents comme les lecteurs de ce blog avaient compris tout ça depuis bien longtemps mais que voulez-vous, j'ai décidé de traiter de façon exhaustive toutes les conséquences de la démocratisation du porno. (J'en ai pour dix ans je pense.)
J'espère que j'ai pas un ton trop doctoral (j'aurais bien précisé encore plus mes propos mais là ça aurait vraiment fait conférence en Sorbonne) mais tant pis, aujourd'hui, c'est la course au feuillet et je suis déjà en retard.

N.B. : Je précise que c'est souvent valable aussi pour les pseudos-scènes lesbiennes.

mercredi 14 janvier 2009

Perplexité publicitaire

A l'école, y'a la semaine du goût. Dans la pub, ils font la semaine du mauvais goût. Y'a comme une espèce de concours dans l'air. D'abord, y'a ça :

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Est-ce que je suis la seule à trouver que ça ressemble à une tronche de femme battue plus qu'à une teufeuse à paillettes ? Ok, elle n'a pas le visage tuméfié, ok en sortant de club on a peut-être une sale gueule mais là quand même, je vous le dis tout de go, ça me chiffonne. "Viendez vous faire exploser la face ce soir, c'est thème barre à mine".
En réalité, je suppute que le raisonnement subliminal est plutôt le suivant :
on plaisante de tout -> donc on est trop iconoclates -> donc on est supra cools -> viendez faire la fête.
Sauf que là, c'est tout le problème de la provocation gratuite, ça tourne à vide. La provoc quand elle n'est pas portée par une vision est une plaie.
Ca, à l'inverse, ça m'a fait hurler de rire :

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LA VIDEO EST ICI. Parce que, entre autre, ça touche juste. C'est pas conçu dans l'unique but d'attirer le regard (pour refourguer une soirée).

Dans un tout autre genre, j'avoue que je suis très troublée par la soudaine apparition dans mon écran de télé d'un acteur trisomique pour me vendre un forfait téléphonique.



Troublée et perplexe. C'est très compliqué parce qu'évidemment, en arrière-fond, il y a la justification facile du "les porteurs de trisomie 21 sont comme nous, pourquoi ne pourraient-ils pas faire de la pub ?" et même "leur donner une visibilité au même titre que les autres membres de la société, c'est aider à changer le regard qu'on porte sur eux." (1)
Effectivement. Désormais, on pourra cyniquement se dire que l'effet du gros chèque, ça marche sur tout le monde.

Et en un sens, la marque prend un sacré risque avec un slogan du type "Si vous êtes comme moi..." (vous noterez mon effort considérable pour éviter les blagues faciles). Mais on peut également supputer que pour une toute nouvelle marque, s'imposer sur le marché doit passer par un coup d'éclat afin de retenir l'attention (même principe que ci-dessus - et j'ai bien entendu je suis moi-même en train de jouer leur jeu). La présence d'un trisomique dans ce spot n'est donc pas vraiment à mettre sur le compte d'un militantisme humaniste.
Et alors, me direz-vous peut-être. Vendre des forfaits téléphoniques ET traiter les trisomiques en dignes citoyens, c'est pas forcément incompatible. Peut-être. Même si ici, ils ne sont pas traités en citoyens mais en consommateurs. (2)

Ce qui met mal à l'aise dans cette pub, c'est évidemment le soupçon de manipulation. Quand Richard Berry empoche des sous pour manger un yaourt, il sait qu'il a l'air con et c'est en toute conscience qu'il signe son contrat. Est-ce que Pascal Duquenne a vraiment conscience qu'on utilise son handicap pour vendre un téléphone ou un forfait ? J'ai un sérieux doute.

Par ailleurs, est-ce que cette pub fait réellement évoluer notre vision du handicap ? En réalité, l'idée sous-jacente est profondément discriminante : si un trisomique vous parle d'un forfait avantageux c'est forcément en toute honnêteté parce qu'un trisomique est forcément honnête puisqu'il est limité. C'est lier la marque à des notions d'innocence et de gentillesse qui seraient consubstantielles à la nature de l'handicapé.
(Assertion en plus totalement fausse. J'ai travaillé avec une trisomique qui mentait comme une arracheuse de dents quand ça l'arrangeait - et tant mieux. Et on a eu l'air bien cons le jour où on s'en est étonnés.)
Donc sous prétexte de faire évoluer les mentalités, cette pub se sert des clichés sur les trisomiques et par la même les pérénnise.

Une chose tout de même m'étonne (que bizarrement personne n'a évoqué pour l'instant, suis-je le seul esprit pervers ?). Je sais, ce que je vais dire est atroce mais bon sang, ils ont dû y réfléchir à l'agence de pub : dans le fond, qui aura envie d'avoir le même téléphone qu'un trisomique ?

(1) je ne résiste pas à l'envie de vous copier un extrait sur ce thème : "Je suis très heureuse que l'on ait fait appel à Pascal car c'est la preuve que notre société a changé un tout petit peu en considérant les personnes différentes à part entière", estime Huguette Vandeputte, la mère du comédien dans le "making-off" du tournage, mis en ligne sur Youtube. (oui Romain, je sais... c'est terrible...)

(2) En ce qui concerne leur statut de citoyen. De plus en plus de porteurs de la trisomie 21 ont le droit de vote (depuis peu). Pour autant, il n'est pas automatique. Les handicapés mentaux étant souvent placés sous tutelle, c'est le juge des tutelles qui leur accorde ce droit après un entretien personnalisé.

PS : je crois que j'ai un horrible problème de mise en page.

vendredi 9 janvier 2009

Patience et Freebox

Le post inutile du vendredi soir avant de finir la journée. (Quoique, avec un titre pareil, y'a moyen que je fasse des stats records.) 

Dans ma quête pour me resocialiser, j'ai besoin d'internet (et accessoirement pour 95% de mon travail). Et, miracle-sonnez-les-trompettes-de-la-victoire, depuis trois jours sur le site de Free, j'ai ça : 

Photobucket
Super. Merci Free. J'ai fait le bon choix. (On notera au passage qu'ils se dédouanent du retard en accusant France Telecom.) Juste, j'aimerais signaler à cette respectable entreprise que HEY LES MECS CA FONCTIONNERAIT MIEUX SI JE RECEVAIS LE BOITIER, NON ? 
Le mail de confirmation était super mais moi je veux ma boiboite. Merci d'avance. 

Du sexe, du cul, de la levrette et de l'injustice

C'est la rentrée, on se relance. Revenons donc à des fondamentaux du genre vendredi = sexe.
Dans ce merveilleux conte de Noël, intitulé Mère-grand vous narre le sexe, nous en étions restés à l'arrivée miraculeuse du porno sur canal +. Après, on passe en accéléré. Y'a eu le câble. Et internet. Il ne faudrait pas négliger l'ampleur des conséquences de cet accès gratuit, illimité et libre à tous les pornos du monde. Aujourd'hui, Mère-grand va s'intéresser à un premier bouleversement - côté moule.
Une des raisons de ma quête enfantine du pron était le besoin de visible. Non seulement la sexualité restait cachée (bien qu'omniprésente) et attisait la curiosité de tous les enfants, mais pour une gamine s'y rajoutait l'obstacle corporel. Notre corps, lisse, sans aspérité ni excroissance, ne nous offrait aucune réponse. Pire, il nous en posait. Ce qu'en cours de bio en 4ème, le prof désignait sous la formule "une des différences entre les organes reproducteurs masculins et féminins est que ces derniers sont cachés." On se heurtait donc à une couche de mystère plus épaisse que les garçons de notre âge.
Or cette invisibilité, le porno y a mis fin. Non, je vous arrête tout de suite, je n'ai pas regardé des snuffs movies dans lesquels on aurait éventré des jeunes femmes pour faire un gros plan sur leur utérus. Mais pendant longtemps, assez connement j'avoue, je pensais qu'un trou bah c'était un trou. (Par contre, une bite n'était pas une bite. Ceci n'est pas une bite pourrait-on rajouter. Elles étaient toutes différentes. Sujet d'un post prochain.) Jusqu'au jour où j'ai découvert l'incroyable diversité des chattes. Pas deux identiques. Et comme, ainsi que l'écrivait Breton dans Nadja "je m'efforce, par rapport aux autres hommes, de savoir en quoi consiste, sinon à quoi tient, ma différenciation", j'ai été très fière de me trouver en possession d'une nouvelle caractéristique.
Ca, c'était la bonne nouvelle apportée par le porno (même si elle pouvait aussi être légèrement anxiogène).
Mais le porno, ça a surtout permis à une génération de femmes de faire une découverte fondamentale, révolutionnaire, sans retour possible : la vision subjective masculine de la levrette.
Pour que les lecteurs garçons comprennent bien, je ne sais pas si vous y avez déjà réfléchi mais attention, je vais vous balancer de la révélation, de la vraie. A moins d'être contorsionniste, en levrette, une femme elle voit généralement ça :


Ou ça (je précise, ce n'est pas chez moi) :


Pas follement excitant vous l'admettrez. Evidemment, il y a une foule de variations possibles. (Incroyable le nombre de papiers peints qui existent sur le marché.) Si les réalisateurs de pornos décidaient de filmer en caméra subjective féminine (ce qui a dû être fait à titre expérimental mais d'un point de vue commercial l'intérêt est quand même assez limité) il faudrait une succession de plans un peu longs : le mur clic-clac la couette (tiens les coutures se défont un peu) clic-clac l'oreiller clic-clac le drap (faudrait que je le change d'ailleurs) clic-clac le sol ("clic-clac" étant l'onomatopée pour signifier le changement de plan à l'écran). Oui, bien sûr, il y a aussi la télé, des meubles divers, des paysages. Bref, beaucoup de choses mais rien, vraiment rien de sexuel (sauf évidemment si en même temps vous regardez un porno à la télé). Donc le jour où j'ai compris qu'à l'inverse le mec il avait youporn en direct sous les yeux, j'ai été révoltée par cette iniquité totale. Qu'un homme et une femme ça soit différent je le conçois bien. Mais là, c'est vraiment pas juste. Entendons-nous bien, on ne parle pas de ressenti physique, de sensation, on ne remet pas en question l'efficacité toute biologique de la levrette. On dit juste que si EN PLUS on nous avait accordé un angle de vision pornographique dans cette position, ça aurait été vraiment super parce que quand même, l'excitation visuelle ça compte un peu.

mercredi 7 janvier 2009

Bonne année 162


- Bonne année 162. 
- ...
C'était lundi, j'étais face au monsieur de la banque et j'ai levé un regard bovin vers son costume-cravate. 
- Hein ? Pardon ? 
Cette fois, il a bien articulé pour que les informations puissent être correctement traitées par mon cerveau limité - ce qui, vous allez le constater, n'avait pas été le cas. 
- Bonne année. Le solde de votre compte s'élève à 162 euros. 
- ...               (ma réaction)
- ...               (sa réaction)
Echange de regards vitreux entre nous puis large sourire de ma part. 
- C'est impossible. 
Face à tant d'aveuglement il m'a tendu des papiers et j'ai pu constater à mon grand soulagement que la CIC n'embauchait pas des crétins et que le monsieur était parfaitement capable de lire le papier qui sortait de son imprimante. "Solde de votre compte au 05/01/09 = 162,72 euros"
Dans les trois minutes qui ont suivi, j'ai élaboré trois hypothèses (une par minute donc, bravo) :
1°) on m'a piraté mon compte, ça arrive tous les jours, je le sais, ils en parlent souvent dans Capital, et ça peut tomber sur n'importe quel honnête citoyen.
2°) ces enculés d'Orange m'ont surfacturé trois pauvres mails envoyés hors-forfait. Je le sais, j'ai vu un reportage au jt où des gens affolés agitaient des factures de téléphone de 2000 euros. 
3°) il y a eu un problème. Un truc absurde, n'importe quoi. Genre ils ont prélevé dix fois mon abonnement de ciné. (pas entendu parler à la télé mais peut-être que j'étais exceptionnellement sortie ce jour-là.)  

Peu importe. Il fallait quelque chose pour expliquer ça : 

Photobucket

Et alors ? me direz-vous haletant d'anxiété devant un suspens pareil. 

Bah rien du tout. Je me suis juste et connement auto-fauchée (impôts locaux + caution nouvel appart + location camion + achat aspirateur + manger dehors parce que je suis pas capable de me faire des pâtes sans m'empoisonner - une autre histoire passionante). 
Bref, j'avais dit qu'en 2009 je recommencerais ma vie à zéro. Mais dans mon esprit ça incluait plutôt me consacrer à ma brillante carrière professionnelle et faire le tri de mes contacts humains (ce qui consiste à faire trois tas de gens : à garder, à jeter, bof). Bah finalement je recommence l'année à 162. 
Or, il ne vous échappera pas que 1 + 6 + 2 = 9
9 chiffre hautement maléfique, associé au diable parce qu'il peut se travestir en 6 et que selon la tradition chrétienne le travestissement est le propre de Lucifer qui se déguise pour séduire et tromper (voir condamnation morale des comédiens). Démonstration qui prouve assez que l'année 2009 ne manquera pas d'être faste. 

PS : ouais, je blogue comme si de rien n'était, genre j'ai pas fait ma grosse flemmarde pendant deux semaines.