mercredi 29 avril 2009

Live-blogguer le néant... un art de vivre

Comme aujourd'hui marque mon dernier retour au-travail-qui-m'a-permis-de-manger-un-kilo-de-pasta-par-semaine-pendant-trois-ans, je fête ça avec un petit live-blogging à l'ancienne (vous vous souvenez, le temps lointain où Zapette et moi on était des copines for ever... tiens, petit tacle amical). Et puis, ça me fera des souvenirs.  

7h50 : arrivée au travail. HANN, putain j'ai trop merdé complètement ce matin. Je suis en avance, la grosse honte. Je m'en veux à mort. J'espère que personne ne m'a vue. Ma réputation est en jeu.

7h55 : satisfaite, je contemple la succession des onglets sur l'ordi. Facebook, yahoo, gmail, netvibes, le blog. Tout va bien. Je devrais pouvoir survivre.

8h10 : je vais voir ma copine l'intendante. "Salut, ça va ?" Sourire crispé de sa part. "Super... Sur les deux agents d'entretien, on est à 100% d'absents. Ria parce que son vol a été annulé et qu'elle a pas trouvé de place avant samedi prochain... Sans commentaire... Et Patrick bah... il a appelé pour dire qu'il ne voulait plus venir. Sandra est absente pour la semaine. La secrétaire a prolongé son arrêt de travail. Voilà... super, super."

8h30 : il est temps de prendre ma première pause clope. Je suis d'une bonne humeur suspecte à mes propres yeux.

8h40 : je vais pisser, ça fera passer le temps. Je me ramasse méchamment la gueule en voulant m'asseoir sur les toilettes. Après enquête, je suis clairement victime d'un attentat. Quelqu'un a dévissé le siège en plastique des chiottes... Cons d'élèves...

8h45 : mon chef se cale dans son fauteuil et sort 20minutes. (Je ne me fais pas d'illusion sur ces quelques minutes de répit, je sais pertinemment que sa capacité de concentration est de 7 minutes.)

8h52 : mon chef saute sur l'infirmière qui a eu le malheur de passer devant le bureau et entreprend de lui raconter ses vacances en Ethiopie. (7 minutes pile. Je le connais comme si je l'avais fait.) Je me demande si un mercredi matin, elle peut décemment être intéressée par le fait que les pèlerins ont été interdits de voyage à Jérusalem à partir de 1170. (Là, vous sentez toute l'authenticité de mon témoignage, un truc comme ça, ça ne peut pas s'inventer.) Je note au passage que, trente-cinq minutes après son arrivée, grand chef a réussi à prononcer deux fois le mot "race".

9h10 : "Si Obama ne fait rien, on est mal barrés." (Vous aurez compris que je ne travaille pas à Sciences Po ou l'ENA.)

9h13 : "c'est ce que j'appelle la communautarisation rampante". Mon chef, il est producteur officiel de concepts merdiques.

9h16 : le téléphone sonne. L'infirmière en profite pour se faire la malle.

9h21 : Chef s'ennuie. Il sort du bureau puisque, de façon évidente, la petite garce que je suis refuse de deviser géo-politique avec lui.

9h30 : la chef des travaux me demande si je suis occupée. J'hésite. Elle a l'air désespérée et je me sens d'humeur généreuse. Je me dis qu'après une heure trente de présence, il est envisageable de travailler un peu. 

10h49 : la dernière fois que j'ai vu le chef, il lisait l'Officiel des spectacles. Depuis, il a disparu. Je ne peux pas imaginer une seconde qu'il ait déserté le boulot pour se masturber dans une salle de cinéma. Ca serait tout bonnement impensable. 

12h45 : c'est l'heure glauque. Celle où la fatigue me gagne. 

14h : le chef s'est tiré avec 45 minutes d'avance. Et c'est parti pour quatre heures de glande absolue. Allez les enfants, on lève les mains bien haut. Wouaiiis !!! C'est la teuf! 

14h02 : je m'ennuie. Je devrais mettre à profit ces quatre heures pour pondre de l'article, gratter du papier, user du clavier mais mes 3h de sommeil m'en empêchent. Je préfère me livrer à de l'espionnage informatique sur mes proches. 

14h20 : notre stagiaire de 40 ans, dont 15 passés dans l'armée de l'air autant dire une femme d'action, vient de se trainer dans mon bureau comme une âme en peine. Elle m'a dit "c'est calme là quand même, non ?" Je lui ai demandé depuis quand elle bossait chez nous. "Lundi" elle m'a dit. J'ai répondu "bah voilà... tu vas t'y faire. On s'y est tous faits." (Comme elle est sympa, j'ai failli lui suggérer d'ouvrir un blog - genre "j'te refile un bon moyen de ne pas mourir d'ennui au boulot"- mais ça va... y'a assez de concurrence comme ça. Heureusement que Julie F. a complètement abandonné son blog, ça en fait une de moins - grâce à mon merveilleux stratagème qui consiste à promouvoir les bienfaits de l'alcool auprès de toutes les blogueuses que je rencontre. Vous verrez, d'ici la fin de l'année, il ne restera plus que moi sur l'inter-web français.)
Pour ceux qui suivent courageusement ce live-blogging, une récompense : 

16h : je suis en plein travail (ça arrive rarement certes). Le téléphone sonne. Je réponds. "C'est Véro, Mme Nil a trouvé un i-phone dans les toilettes. Si un élève le réclame, c'est chez moi." Je réponds ok. Je raccroche. Je continue de travailler en disant à mon collègue "un i-phone, tiens, c'est bizarre, c'est pas le genre de nos élèves... Tiens d'ailleurs, il est où le mien... Ah... il est plus là... il est plus là... il est plus là."
Je me précipite sur le téléphone. "Allô ? Véro ? Je crois que c'est mon téléphone.
- Attends, je le déverouille pour vérifier. 
    Je parle d'une voix calme et hypnotisante. 
- Non Véro, ne fais pas ça. Ne lis pas mes messages. Vraiment. Je crois que ça vaut mieux. 
- AHAHAH... *éclat de rire démoniaque de Véro avant de raccrocher* 
Je vole jusqu'au deuxième étage et lui arrache mon téléphone des mains. Ouf... Juste à temps. Je redescends bien tranquillement. Arrivée au rez-de-chaussée, je croise Mme Nil qui me demande "Véro t'a prévenue pour l'i-phone que j'ai trouvé ?" 
- Oui, pas de problème. 
- J'ai regardé dedans pour savoir à qui c'était mais j'ai pas trouvé... 
- Ah... En fait, c'est le mien. 
Le regard de Mme Nil se fige brusquement, elle tourne les talons et s'en va d'un pas précipité. 
J'ai l'impression qu'elle me voit sous un jour différent. 

lundi 27 avril 2009

Cette semaine, c'était Ondine

Quand pendant le téléchargement de mes photos, une fenêtre s'ouvre m'annonçant que l'opération va prendre 14 minutes, je pense 1°) que j'ai mitraillé cette semaine et que je suis pas dans la merde pour faire une sélection, 2°) que mon ordi rame de plus en plus et qu'il va me lâcher et que là, je serai vraiment dans la mouise profonde.
Cette semaine, au Ciné 13, y'avait projection de trois courts-métrages. Moi, j'y allais pour celui d'Emily Barnett et j'avais peur. Je connais peu/pas Emily, on a surtout des amis en communs, il était donc tout à fait envisageable que son film soit merdique. Ou plus simplement que les deux autres soient meilleurs et dans ce cas, qu'allais-je dire ? (C'est pour éviter de genre de désagréments qu'il faut s'entourer exclusivement de gens talentueux). Le troisième court-métrage se résume facilement par de longs silences entre un couple avec des phrases dites sur un ton monocorde (et là, on pense que Rohmer n'a pas fait que du bien au cinéma français) comme :
Elle : J'ai remarqué que tu aimes tenir des cailloux dans tes mains.
silence de deux minutes
Elle : Tu aimes que je remarque que tu aimes tenir des cailloux dans tes mains ?
silence de dix minutes
Lui : Aide-moi.
Silence de quatre minutes
Elle : Non.
Le premier court-métrage aurait pu être pas mal si et seulement si on nous avait épargnés un discours du type : "je = je" et "tu = toi" mais finalement, dans la vie, si on réfléchit bien est-ce que "je = tu" ? Et dans ce cas, qui est "il" ? Est-ce "nous" ?
[Il semblerait que les jeunes cinéastes français soient frappés d'un lourd problème d'identité.]
Et, miracle, le film d'Emily non seulement échappait à tous ces poncifs, non seulement était drôle mais en plus est basé sur une idée vraiment forte (qui pour des raisons personnelles m'a particulièrement interpellée).

Ladite Emily Barnett en marin



Sinon, l'évènement c'est que cette semaine, c'était l'anniversaire d'Ondine.



Ce qui l'a rendu particulièrement affectueuse.



Un autre évènement, c'est qu'après quelques semaines de disparition, lolchaton is back.



Ondine a la chance d'avoir le "coloc du coeur" : Jean. Nous envisageons de mettre Jean en location pour des semaines d'anniversaire sachant que le matin dudit jour, il descend chercher des croissants, et le week-end il organise une fête, il prépare des surprises qui font pleurer de bonheur, il gère le cadeau collectif qui refait chialer d'émotion et comme ci-dessous il fait des bisous très respectueux aux copines.



Une très belle photo par Baptiste Vadon :



Ledit Baptiste qui fait coucou.



La star.



Le néon vert.



Visiblement, un morceau avec du clavier...



Le jeu du jour : je vous défie de trouver précisément ce que Nora et Ondine sont en train de mimer (oui, c'est pornographique).

vendredi 24 avril 2009

Histoire d'O - part one


Un nouveau cours de littérature érotique. CM n°2. On ne chuchote pas dans les rangs, je vous entends "elle va encore le recycler sur Brain après, ça sert à rien de le lire."
La première fois que j'ai lu Histoire d'O (oui, je l'ai lu plusieurs fois) de Pauline Réage, je crois que je ne m'attendais pas à ça. J'avais la vague idée, glanée dans des "Histoires-de-la-littérature-française-au-XXème-siècle-ou-comment-bien-s'engueuler-dans-des-cafés-de-la-rive-gauche" qu'il s'agissait d'un récit autobiographique de cul. C'est tout. Double erreur : ce n'est pas du tout un récit autobiographique et ce n'est pas un simple bouquin de cul.  D'abord c'est sublimement bien écrit et, d'après mes souvenirs, sans aucun mot qu'on pourrait qualifier d'obscène, ce qui, vu les scènes décrites, est une vrai gageure (l'héroïne, O, se fait quand même violer, partouzer, battre, élargir dans tous les sens, marquer au fer rouge). Pourtant les descriptions sont pour le moins directes et crues mais à chaque fois, Réage réussit à jouer sur l'alliance de termes communs (ventre, reins, lèvres) plutôt que de choisir un langage ordurier. Ca a l'air un peu obscur comme ça, ça va mieux avec un exemple. 

 "Sir Stephen, qui s’était levé aussi, la prit d’une main au ventre et la poussa vers le sofa. Il la fit mettre à genoux, le dos contre le sofa, et pour qu’elle s’y appuyât plus près des épaules que de la taille, il lui fit écarter un peu les cuisses. Ses mains reposaient contre ses chevilles, ainsi son ventre était il entrebâillé, et au dessus de ses seins toujours offerts, sa gorge renversée. Elle n’osait regarder le visage de Sir Stephen, mais voyait ses mains dénouer la ceinture de sa robe. Quand il eut enjambé O toujours à genoux et qu’il l’eut saisi par la nuque, il s’enfonça dans sa bouche. Ce n’était pas la caresse de ses lèvres le long de lui qu’il cherchait, mais le fond de sa gorge. Il la fouilla longtemps, et O sentait gonfler et durcir en elle le bâillon de chair qui l’étouffait, et donc le choc lent et répété lui arrachait les larmes. Pour mieux l’envahir, Sir Stephen avait fini par se mettre à genoux sur le sofa de part et d’autre de son visage, et ses reins reposaient par instant sur la poitrine d’O, qui sentait son ventre, inutile et dédaigné, la brûler."

L'écriture de cette scène relève du tour de force. On n'est pas dans de la simple suggestion. Tout est explicite, la position est même très précisément décrite et pourtant, pas une fois on ne trouve le mot "sexe". Et c'est même précisément l'efficacité de cette écriture. Plutôt que de limiter son récit à cul ou chatte (en langage Réage "ventre"), Réage ne raconte pas, elle décrit en incluant le corps dans son ensemble : dos, chevilles, taille, nuque parce que le récit est écrit du point de vue d'O et qu'elle a conscience de chaque partie de son corps, de l'inconfort de certaines positions (et s'y rajoutent la description du contact des tissus, des odeurs, des bruits). Le sexe masculin, lui, est toujours remplacé par l'individu homme dans son ensemble. C'est sir Stephen qui s'enfonce, l'envahit, la fouille (sans oublier l'expression "bâillon de chair" qui revête un sens autrement plus précis que bite). Elle est multiplicité, éparpillée, parfois perdue, par la richesse de ses sens alors qu'il est le maître et l'objet, il est unicité. 
A sa parution en 1954, le petit monde littéraire ne croit pas en l'existence de Pauline Réage et chacun cherche qui peut être le véritable auteur. En même temps, quand on voit la mise en scène pour la remise d'un prix à Pauline Réage...


On soupçonne d'abord que ce soit Jean Paulhan, le directeur de la NRF, sous prétexte que "une femme n'a pas pu écrire ça". Et assez rapidement, on passe à "il y a qu'une femme qui a pu écrire ça". Effectivement, il s'agit de Dominique Aury (qui avait une vraie passion pour les pseudos puisque sa véritable identité est Anne Desclos), la secrétaire de la NRF. Abandonnée par Paulhan dont elle est très éprise, elle rédige Histoire d'O à la fois comme une lettre d'amour pour celui qui la délaisse (elle dira "Je n'étais pas jeune, je n'étais pas jolie. Il me fallait trouver d'autres armes. Le physique n'était pas tout. Les armes étaient aussi dans l'esprit.") et pour relever son défi - il lui aurait déclaré qu'une femme ne pouvait pas écrire un bon livre érotique.

Ok, là, ils sont un peu vieux...

Le thème le plus évident dans le livre, c'est celui de l'asservissement - en l'occurrence sexuel, mais qui pose surtout la question de la liberté et du choix, thématiques chères à la vie intellectuelle des années 50. Toute pratique sexuelle, même la plus simple et catholique, étant profondément liée à des jeux de domination, Histoire d'O n'est pas tant la bible du SM qu'une réflexion et une mise en scène de la sexualité en général poussées à l'extrême.
SUITE LA SEMAINE PROCHAINE.

En attendant, je crois que ça se trouve en livre de poche. (Non, la professeur n'a pas d'exigence particulière quant à la collection dans laquelle vous achetez l'oeuvre à étudier.) 

mardi 21 avril 2009

BashFR

Dans mes plaisirs secrets, il y a évidemment me couvrir de mohair (cliquez mes amis, alley-y voir les photos sexys des fétichistes du mohair, ça m'a tenu bien 20 minutes de fou rire lundi nuit) et il y a également Bash - ok, pour ceux qui connaissent le site l'effet de surprise est proche de 0 voire -2.
Pour les néophytes, c'est le site français qui recense les perles des discussions de geeks sur les chats IRC, preuve indubitable du génie de certains.

Alors là, je préviens d'entrée de jeu : faut pas venir me briser l'utérus sous prétexte que je parle de geek et que ça veut rien dire. On s'en fichtre que la définition soit vague. Mais précisément, sur Bash, se dessine vaguement un état d'esprit propre aux geeks, un humour, j'ai envie de dire, avec la témérité qui m'est coutumière : une philosophie de vie. Sur Bash, on y trouve :

Beaucoup d'auto-dérision sous forme d'éloge assumé de l'absence de vie sociale - un thème qui m'est cher. Ex :
caro: depuis quand tu fumes?
toaster: depuis quelques mois
caro: c'est mal
toaster: je sais
toaster: fumer bousille les poumons => je fais pas de sport
toaster: fumer reduit la fertlité=> j'ai pas de copine
toaster: fumer nuit a la santé de votre entourage=> j'ai pas d'entourage, j'ai pas d'ami
toaster: en revanche fumer ne baisse pas la mémoire vive de mon ordi et ne ralentit pas mon adsl
toaster: l'essentiel est donc préservé


Des blagues foireuses qui plaisent beaucoup à meilleur ami. Ex :
Et sur quoi tu t'appuies pour dire ca?
En ce moment, sur le dossier de ma chaise


Des réflexions philosophiques. Ex :
Spinoo : l'oignon nous fait chialer sérieux
Spinoo : comme mécanisme de défense ca arrive quand même tard dans la vie de l'oignon

fécondée in vitraux ca veut bien dire violée dans une eglise


Des blagues de geeks. Ex :
Kuroneko : depuis que j'ai installé Norton anti-virus

Kuroneko : je ne peux plus me connecter à internet
Kuroneko : efficace...


Jayjay : et hop, ca marche ^^ windows c'est pratique, ca s'auto répare en un reboot
Savatte : clair, si ca s'auto cassait pas ca serait ultime

Lerquo : Est-ce que l'option "Effacer mes traces" sur Fire Fox retire aussi la tache de sperme sur la moquette ?


Ca faisait un petit moment que je n'étais pas retournée sur Bash. L'autre jour, je clique, prête à tomber sur la page d'accueil d'une austérité confondante et me voilà sur un nouveau site tout beau tout neuf. Mes origines bretonnantes m'interdisent d'apprécier le changement. Par exemple, avec la V2 du site de Brain, j'ai souffert d'insomnie deux mois avant et un mois après sa mise en ligne et les soirs de nostalgie, je parle encore de la V1 avec des trémolos dans la voix (alors que j'ai franchement plus aucun souvenir de ce à quoi elle ressemblait). Donc la nouvelle page d'accueil de Bash provoque immédiatement chez moi une montée de méfiance. Ensuite, je remarque que ce changement de design a été l'occasion de rajouter des bannières publicitaires. HAN... De la pub sur Bash... Enfer et damnation.
Pourtant, les admins ont tout fait pour limiter le choc. D'abord ils nous disent que pour les réactionnaires comme moi, il suffit d'un clic pour afficher l'ancienne version du site, ensuite qu'on peut télécharger un anti-pub.
Et puis, on apprend la super nouvelle : un bouquin du meilleur de Bash va sortir... Froncement de sourcils de ma part. Un commentateur a écrit "putain... vous allez pas faire comme Vie de merde quand même". Et l'admin de répondre "justement, on travaille sur ce projet avec l'équipe de Vide de merde." (je caricature l'échange hein)
Là, autant dire que ma grand-mère bretonne est en train de gratter le bois de son cercueil avec les ongles pour sortir et revenir mettre de l'ordre dans ce monde pourri par le mercantilisme.
En toute honnêteté, pour le moment, ces changements n'ont pas l'air d'avoir altéré outre mesure la qualité du site.
Mais jouons les catastrophistes. Pourquoi tous ces changements m'inquiètent ? Soyons méthodique.


1°) On rentre dans une logique de rentabilité. Pour que la pub soit rentable, il faut générer un maximum de trafic. Pour augmenter le trafic, il faut poster beaucoup. Ce qui a toujours été le problème de Vie de merde qui, contrairement à Bash, avait énormément de nouveaux posts par jour donc une baisse de qualité notoire puisque moins de sélection. La quantité prime sur la qualité. Et ça m'emmerderait considérablement de voir Bash noyé sous les posts de tous les Kevins de France.

2°) Ca risque de provoquer une dilution de l'identité de Bash. Autrement dit, l'augmentation éventuelle du nombre de posts entraine une diversité.

3°) Ca ne colle pas avec ce qui semblait être l'état d'esprit du site. Bash, c'était un peu un truc comme "viendez amis losers, on s'est tous regroupés ici pour se cacher et faire nos blagues foireuses". Il y avait une certaine beauté de la loose. Pour ceux qui pensent "ô la vilaine française qui aime pas la réussite et l'argent", je vous dis que nenni. Si j'avais des millions de visites sur ce blog, vous inquiétez pas vous auriez des bannières de pub flottantes et clignotantes sur tous les posts.

4°) J'ai encore un problème avec la monétisation des sites participatifs, c'est-à-dire ces sites dont le contenu est généré par les utilisateurs. Que ceux qui y investissent des moyens (humains et financiers) soient rétribués me semble normal. Qu'ils se transforment en entreprise générant des bénéfices me parait plus délicat. (J'y reviendrai une prochaine fois)

Evidemment, tout ceci ne sont que des craintes prospectives. Et comme en ce moment, je suis de bonne humeur, j'ai décidé de laisser une chance à Bash. J'attends donc quelques mois pour voir si le contenu du site va changer et surtout juger le bouquin en lui-même.

En bonus, l'ami qui m'envoyait des photos de chats cancéreux s'est rattrapé avec la vidéo du truc le plus mignon du monde (notez ses petits poings serrés de bonheur et son regard caméra triste quand on arrête les gratouilles).




dimanche 19 avril 2009

J'ai rien à dire mais je fais quand même 3000 signes


Par souci pédagogique, j'ai préféré ne pas faire de post sexuel du vendredi pour vous laisser le temps de digérer la poésie de Trakl.
Parce qu'il est très difficile de tenir un verre dans une main et de prendre une photo de l'autre (et que, quand on a bu, on n'a pas suffisamment d'esprit pratique pour penser "et si je posais mon verre pour tenir mon appareil avec les deux mains") j'ai fait très peu de photos cette semaine et encore moins de photos nettes. De toutes façons, les clichés en question n'auraient présenté qu'un intérêt très limité, cette semaine ayant étrangement ressemblé à la précédente (par contre, la prochaine sera très différente, je m'y engage solennellement, j'ai quand même un avenir professionnel à construire) à savoir ça :



Soyons claire, ce n'est pas mon addition personnelle (je devance les vannes de certains hein). Par contre, c'est peut-être celle de ma semaine. Ce qui m'éloigne un peu du "je fais des économies pour acheter un vrai appareil photo".



Oui cette photo est nette.


Un retour aux sources. Sur cette photo, vous devez trouver : un oiseau, un chien, Jésus et Sarkozy (test n°1).



Je m'inquiète quant à mes capacités imaginatives. Sur cette affiche de promo de la nouvelle saison de True Blood, je n'ai vu que la tâche de sang pendant trois bonne minutes... (test n°2) Toutes façons, ça m'a toujours agacée ces jeux d'optique.
La minute anecdote (j'ai rien à raconter ce soir mais j'ai envie d'écrire, tant pis).
En sixième, la prof de dessin, Mlle Lombard je crois, avait collé au tableau un poster en noir et blanc. Elle nous a laissé le regarder une minute et nous a demandé "levez la main ceux qui voyez une sorcière". Et là, deux ploucs ont levé la main, d'un geste pas très assuré (on sentait bien que ça puait l'arnaque ce truc). Arnaud L. et moi, toujours les mains levées, on s'est regardé avec la fraternité des futurs suppliciés. Et Mlle Lombard-cette-salope a demandé "et les autres ? Vous voyez quoi ?" Et toute la classe de répondre en coeur "une priiiincessssse".
Cette anecdote ne prend toute sa force dramaturgique que si on sait qu'en sixième, je n'aspirais de tout mon être qu'à une chose : la normalité la plus platement ordinaire.


Par ailleurs, je tiens à raconter qu'un ami dont je tairai l'identité (aka lolchaton) m'a envoyé un lien vers des photos de chat. Et j'étais très émue (faites la liaison) parce que vous aurez compris que j'aime les chats et que c'était bien mignon de sa part. Sauf que c'était un chat cancéreux avec une monstrueuse tumeur sur la gueule. Alors, je préviens, je ne veux voir ni ça ni ça .

Sinon, Zac Efron aurait peut-être pu être mignon s'il n'avait pas décidé d'être ridicule (et mal coiffé).

jeudi 16 avril 2009

La kiné

La première fois qu'on m'a dit d'aller voir un kiné, c'était il y a 6 ans, 7, 8 bref je sais plus. J'avais mal au dos mais j'étais étudiante = pauvre avec les yeux fiévreux de la malnutrition. Ce qui explique en partie qu'à l'époque je me pâmais d'extase en lisant du Trakl. Et j'avais évidemment pas de mutuelle.

l'instant culturel, instruisez-vous un peu les amis :
"Je suis une ombre loin d'obscurs villages.
A la source du bois j'ai bu
Le silence de Dieu.

Sur mon front vient du métal froid.
Des araignées cherchent mon coeur.
Il y a une lumière qui s'éteint dans ma bouche.

De nuit je me trouvai sur une lande,
Roidi d'ordures et de poussières d'étoiles.
Dans les taillis des noisetiers
Bruirent à nouveau des anges de cristal."
De Profundis, Georg Trakl

Il y a un an et demi, ma généraliste m'a carrément prescrit 12 séances de ré-éducation du rachis-lombaire. A l'époque je n'étais plus étudiante mais j'étais toujours pauvre, mais je ne lisais plus Trakl, mais je n'avais toujours pas compris le concept de mutuelle. Hein ? quoi ? ils vont me prendre de l'argent tous les mois ? Vous êtes putain de malades. Vous vous rendez compte que vous vous faites voler tous les mois depuis des années ? En plus, moi, je suis jamais malade. (Rectificatif : je suis tout le temps malade mais je vais jamais chez le médecin - nein lien entre ces deux assertions.)
Résultat, il y a trois mois, je suis retournée voir ma généraliste piteusement, les ovaires recroquevillés entre les jambes. "Madame, j'ai mal au dos."
- Ah bon ? Malgré la rééducation de l'année dernière ?
- Heu... Moi mauvaise fille, vilaine. Jamais pris rendez-vous.
Un autre obstacle à cette foutue rééducation était clairement un problème d'emploi du temps. Je n'ai simplement pas le temps.
Mais quand je me suis retrouvée coincée chez moi pendant que les copines enflammaient tous les dance-floors de la place, j'ai pris rendez-vous. Il se trouve qu'il y a une kiné dans mon immeuble cité. Donc j'y vais en pyjama deux matins par semaine.
Au début ça m'a fait peur. Elle a sorti des fils électriques qu'elle a placé sur mon dos, elle s'est approchée d'une grosse machine et elle m'a dit "je balance le jus et je reviens tout à l'heure, criez si vous avez mal."
Je n'ai pas crié.
J'ai eu la confirmation d'un trait de mon caractère : j'aime bien la douleur.
Ensuite, c'était chouette parce qu'elle me massait. Sauf qu'elle me parlait tout le temps et ça, c'est un peu angoissant. Ses vacances, son mec, (pas de chance pour moi, ils se sont séparés pendant ma rééducation), sa famille, ses études, "j'ai beaucoup hésité entre kiné et avocate" comment on lui a proposé le rôle principal dans un film de cinéma mais elle pouvait pas fermer le cabinet pendant trois mois, mais elle fait des spectacles de danse toujours, et puis elle écrit aussi.
Après, elle a découvert Radiolatina et elle a mis très fort la musique des gens du soleil et elle m'a parlé encore plus fort pour couvrir le bruit.
Récemment, elle m'a annoncé "on passe à la muscu". J'aime bien la muscu - c'est mon côté bonne élève.
Mais en m'observant faire mes exercices, son front s'est creusé d'une ride verticale. "Mmmm... Je crois que la prochaine fois, on va travailler la souplesse."
La prochaine fois, c'était ce matin.
Ca a commencé par "attrapez vos pieds". pfff... fastoche. J'attrape mes pieds et je fais même des noeuds avec et je la regarde d'un air narquois.
Elle a dit "bien". Après quoi, elle m'a collé les genoux contre le tapis et elle m'a balancé "recommencez maintenant".
- Heu... Bah non, si vous me tenez les genoux, c'est pas possible. Faut me lâchez-là.
- Essayez.
J'ai tenté mais je n'ai pas avancé d'un pouce. La suite des exercices c'était pas mieux puisque je ne comprenais même pas ce qu'elle me disait de faire. Ca impliquait de faire bouger des parties de mon corps, (ça s'appelle peut-être des muscles, je suis pas certaine) qui clairement, chez moi, avaient dû fondre à une époque antérieure à la mort de Bérégovoy, peut-être même que Krasucki était encore secrétaire général de la CGT (amis jeunes, ne cherchez pas à comprendre, c'est juste des références de vieux). Et la torture a continué. Cette salope m'a niqué le derrière des genoux. J'ai commencé à paniquer "heu madame pourquoi j'ai l'impression d'avoir des genoux en bois ? C'est pas normal, je dois avoir un truc hyper grave en fait ? "
Et là, elle a eu cette sublime réponse (la psychologie c'est définitivement pas son truc) :
" C'est normal *partie rassurante de la phrase* ça arrive fréquemment aux mecs".
Pute.

Regardez comme il a l'air cool Trakl. (On lit bien dans ses yeux "jeveuxviolermasoeur".)

mercredi 15 avril 2009

Guide des chiottes n°7

Comme je ne suis pas loin d'y installer un lit de repos, de demander un casier pour y ranger mon pyjama, peut-être même d'y transporter la gamelle de Tikka, il était temps que je fasse mon compte-rendu des toilettes de chez Jeannette.
Pour ceux qui ont connu la version avant travaux qui, dans l'évolution des sanitaires humaines, se plaçait  après le trou dans le sable mais avant les toilettes à la turque, ces toilettes sont éminemment exceptionnelles, sublimes, merveilleuses. Nonobstant les gouttes d'urine sur le sol et la cuvette qui partout ailleurs passeraient pour des marques de décadence sanitaire mais ici ce ne sont que multiplicité de signes de convivialité. L'absence de rebord pour poser son sac ? Mais quel besoin puisqu'on est confortablement installé à une table où on peut le laisser.
Finalement, le seul inconvénient notable c'est que le rebord du rouleau de pq est penché. A priori, ça dérange pas trop. Sauf qu'on ne peut rien poser dessus et pour les malades comme moi qui emmènent leur téléphone aux chiottes, c'est pas terrible. Est-ce que j'ai vraiment besoin de développer sur cette manie ? Je sais qu'on est plusieurs à souffrir de ce trouble du "je ne peux pas laisser mon téléphone seul plus de dix secondes".



Jusqu'à présent, j'ai ignoré les réflexions éthilo-philosophiques dans les toilettes de bar. C'est une erreur de ma part.



Les toilettes de chez Jeannette sont définitivement placées sous le signe de la convivialité. Par exemple, le petit sas avant les toilettes est une invitation au partage notamment grâce à une pissotière hight tech qui permet aux garçons de faire pipi à une distance de trente-deux centimètres des demoiselles qui font la queue. (Et là, vous noterez un effort considérable de ma part pour ne pas tomber dans le jeu de mot graveleux.)
Mais surtout il y a le sèche-main Dyson de la mort, digne d'un hôtel 5 étoiles.On ne sait pas très bien ce qui leur a pris chez Jeannette, un excès d'excentricité, s'ils étaient bourrés le jour où ils avaient le catalogue des sèches mains devant les yeux, bref ils ont craqué et ils ont donc investi dans cette machine du futur. (Vous noterez au passage l'espace aménagé exprès pour poser son verre comme Loïc nous en fait la démonstration sur cette photo).



Et c'est donc en allant pisser qu'on découvre que Abstrait-concret a investi dans des stickers.

lundi 13 avril 2009

Pour le plaisir du post

Aujourd'hui, je poste parce que j'ai envie de poster mais j'ai rien à dire.

Le gif le plus effrayant de la semaine : l'ancêtre du pédophile. C'est d'un malsain fini ce truc.



Et en plus, c'est blasphème, je sais. Meilleur ami va être complètement bouleversé, peut-être même qu'il refusera de m'adresser la parole pendant quelques jours.
Sinon, vous vous souvenez du Furby ? Une saloperie de jouet apparu il y a quelques années. Mon neveu nous a pété les ovaires à toute la famille pour avoir un Furby à Noël. Le Furby c'était une espèce de peluche d'oiseau évolutive - il pouvait communiquer avec d'autres Furbys - et il pouvait apprendre à parler. Son autonomie était assez fascinante. Sauf que le soir de Noël, quand mon neveux s'est retrouvé face à son Furby qui le regardait fixement et clignait des yeux, bah... il a fondu en larmes. Le classique. Il a fallu enfermer le Furby à triple tour dans un placard tandis que tata titiou répétait "moi, je veux bien récupérer le Furby". Une histoire qui s'est vraisemblablement produite dans nombre de famille puisque Bret Easton Ellis s'en est servi dans l'excellent Lunar Park. 
Bref, on a trouvé le premier Furby vivant. Moitié mignon (quand il fait les yeux blancs) moitié flippant (quand il a les yeux noirs). Mais de toutes façons, quel oiseau se laisse caresser comme ça ?



Le chat le plus ridicule du monde, le seul qui fait "AHEU".

dimanche 12 avril 2009

L'extérieur


Cette semaine marquait le début d'un certain retour à la vie. Après des mois de labeur acharné pour repenser la théorie de la relativité, trouver un nouvel accord pour la gestion de Jérusalem (appelé à la White house "accord de camp Titiou"), réécrire le Recherche du temps perdu et repenser le journalisme, j'ai ouvert la porte de mon bureau pour découvrir que... bah c'est quoi ce bordel ? C'est l'été ou quoi ?


J'ai dû rater un changement de saison à un moment - un peu comme un député UMP qui râterait une séance de vote pour la loi Hadopi. (C'est mesquin mais ça fait plaisir.) 
Heureusement, les parisiens ne changent pas trop.


Et le décor non plus.



A la terrasse d'un café.
Cette fille-là, je l'aime. On s'aperçoit parfois en soirée, on ne se parle jamais. Du coup, quand on me l'a officiellement présentée cette semaine "vous vous connaissez pas ?" j'ai répondu "bah de vue, on s'est déjà croisées" en pensant très fort *aucune aucune aucune chance qu'elle se souvienne de moi* mais elle a précisé "oui, on s'est croisées mais surtout je lis ton blog". Han... feu d'artifice de bonheur dans mon thorax.



Cette semaine j'ai aussi fait semblant d'être photographe professionnelle au concert de Yuksek (un détail important : Yuksek est beau, tout simplement beau).





Sinon le reste de la semaine a beaucoup ressemblé à ça :



Ou à ça :



et un peu à ça :



Ce qui mériterait une/deux/trois anecdotes sur l'absurdité de certaines situations mais on est dimanche et le dimanche c'est photo - donc les histoire d'auto-mortification seront pour un autre jour. 
Mais surtout, aujourd'hui, ce n'est pas sans un débordement d'émotion et d'égotisme que je vous présente mon premier fanart (émotion dûe à l'équation  bien connue fanart = star). Qui plus est un fanart de Pâques. Reconnaissance éternelle pour Chri !







vendredi 10 avril 2009

un post stalinien sur les chaussettes

En découvrant un titre aussi prosaïque, vous pensez peut-être que je vais encore sécher le post sexuel du vendredi mais que nenni. Au contraire, avec les chaussettes, on aborde le coeur du sujet. Si vous vous reportez au TD n°45 (pour ceux qui ont perdu le fichier il est consultable ICI ), vous vous souvenez que dans les films américains, au moment de baiser, les héros n'enlèvent jamais leurs chaussettes. Jamais jamais jamais. Ils arrachent chemises et pantalons et hop, ils sont à poils. Pour ma part, je ne suis pas dupe de ce tour de passe-passe : il ne s'agit pas juste d'une convention pour gagner du temps mais bel et bien d'une manifestation de ce qu'il faut qualifier de tabou de la chaussette dans la sexualité. 
Pensons clairs, soyons staliniens : la baise, la vraie baise, elle se fait soit pieds nus, soit en chaussures (mais là, ça nécessite généralement l'appui d'un mur). J'ignore pourquoi, c'est un état de fait.
La première fois où ça m'a frappée c'était dans un film de boules amateur. Une excellente vidéo d'un très joli couple. On en parlait avec un ami qui m'a dit "ils sont nus, ils sont beaux, ils pinent... c'est tellement dommage que le mec ait gardé ses chaussettes". J'avoue que je n'avais pas remarqué ce détail. Mais du moment où il me l'a dit, j'ai su que c'était foutu, je ne verrai plus vu que ça. Ses putains de chaussettes. La vidéo est partie dans ma corbeille. 
Dans le scénario classique de la vraie vie, ça se passe comment ? Vous commencez par vous embrasser fougueusement, vous enlevez des épaisseurs en haut, puis vous faites valser les chaussures (étape essentielle pour enlever le pantalon). Un enlèvement rapide des chaussures est crucial - et à ce titre, les converses sont un handicap très net. Les chaussures envoyées en travers de la pièce, les pantalons ne tardent pas à les rejoindre. Et là, vous vous trouvez donc en chaussettes. Avec un t-shirt, une culotte, un caleçon, ce que vous voulez mais l'essentiel c'est que vous êtes jambes nues en chaussettes. La société moderne occidentale est ainsi faite que la première fois que vous couchez avec quelqu'un, c'est aussi souvent la première fois que vous le voyez en chaussettes et ça, c'est assez déstabilisant. (Impression de trouble accentuée par des combinaisons contre nature comme string + chaussettes.) Il y a quelque chose de terriblement attendrissant à voir un garçon ou une fille en chaussette. Quelque chose d'étrangement enfantin. Mon meilleur ami adore les gens en train de manger. Une passion comme une autre - quand il surveillait la cantine, il couvait avec les yeux de l'amour les pourtant affreux petits monstres qui nous pourrissaient le reste de la journée. Son explication est simple : il trouve que la nourriture rend les humains vulnérables, qu'une personne en train de manger a toujours l'air désarmée (donc désarmante).
Bah moi, ça me fait pareil avec les gens en chaussettes. Je trouve que ça donne un truc désarmé, enfantin, attendrissant (donc pas forcément synonyme de sexy en diable).
Vous pouvez avoir ça :


ou ça à vos côtés :

peu importe, au moment où les garçons se retrouvent en chaussettes ils ont l'air d'avoir 8 ans, et ce malgré le fouillis de poils qui dépasse au niveau de l'élastique.
Evidemment, cet instant dure une poignée de secondes, presque rien du tout, une fraction insaisissable. Il n'empêche qu'il est incontournable dans nos régions tempérées. Il faut donc enlever les chaussettes. Et ça se complique. Parce qu'enlever les chaussettes c'est souligner le fait qu'on est en chaussettes. Voir quelqu'un enlever ses chaussettes au moment de baiser, je trouve toujours un peu bizarre. C'est un peu le retour à l'adolescence, les tripotages sur le canapé tout habillés. Ah... Les années 90 et l'époque glorieuse des chaussettes à motifs rigolos...  

Genre ça vous rappelle rien ? 
Une vraie passion ces chaussettes rigolotes.

Bref.
On glisse donc le pouce entre la chaussette et la peau et on fait glisser. Et là, on sait qu'on passe aux choses sérieuses. Débarrassés des chaussettes, on va enfin pouvoir niquer tranquille. Comme des adultes.
Mais le rituel de la chaussette ne s'arrête pas là. Il y a aussi le lendemain de la chaussette. La conséquence logique du bordel à fringues éparpillés la veille dans la pièce. Si, en règle générale, on retrouve assez facilement ses vêtements au pied du lit, ce n'est jamais le cas des chaussettes. Jamais jamais jamais. Il en manque toujours une des deux (coincée derrière/sous le lit, entre deux épaisseurs de couette ou au-dessus d'une étagère). Et puis, il y a la chaussette noire unisexe. Pour le coup, que la baise soit hétérosexuelle ou homosexuelle, le problème est le même "attends, je crois que c'est ma chaussette celle-là", "ah, t'es sûr ?" 

mercredi 8 avril 2009

Winston-san

Le gros chat qui sert à rien (conséquemment, le post qui sert pas à grand chose mais ça occupe les gens qui s'emmerdent au travail - et on a l'air nombreux). C'est la nouvelle star féline - ou en tout cas c'est ce qu'ont décidé ses maîtres (même si je pense qu'en vrai Winston-san n'a pas de maître, Winston-san est le maître de ses maîtres). Youtube va vite être saturé de vidéos nous faisant partager la non-vie non-intéressante de cette espèce de pacha à poils. 
Historiquement (historiquement à l'échelle du net ça veut dire il y a deux mois) le chat le plus nullard du monde c'était Winston.
Au Japon, ils ont toujours besoin de faire mieux alors ils ont déniché un machin particulièrement infâme qui a été renommé Winston-san.
En général, Winston-san ne fait rien. L'existence de Winston-san est une ôde au néant. 




Parfois, Winston passe à table mais il continue à faire la gueule.



Winston-san sort de son liquide amiotique bain.



J'ai une théorie (du même genre que Carole Rousseau est un cyborg), ce chat n'est pas vivant. Comprenez-moi bien, je ne dis pas qu'il est mort parce que ça impliquerait quand même d'avoir été vivant - or, de toute évidence, aucune souffle vital n'a jamais traversé cette chose. Non, moi je penche pour le concept d'embryon. Comme on a récemment vu cette très belle photo d'un embryon de cheval :



Winston-san est en pleine gestation mais, fait unique dans l'histoire, cette gestation se fait en extérieur (ex-vitro donc), à l'air libre. D'ici quelque mois, Winston-san devrait naître. 
Sinon, pour se rappeler qu'il y a des animaux vivants (et occuper encore quelques dizaines de secondes au lieu de travailler) : 




mardi 7 avril 2009

Chiottes n°5 et n°6

J'étais en "grève de la vie" (un nouveau concept) et comme le blog c'est la vie, pas de post pendant cette période mais je viens de signer avec moi-même une sorte de Grenelle existentiel qui marque la reprise de mon activité.

Aujourd'hui, le guide des chiottes va aborder un point essentiel et pourtant ignoré jusqu'à présent.
J'étais chez Prune (ça m'arrive pas souvent mais ça m'arrive). Et figurez-vous que les chiottes de chez Prune mériteraient plutôt une bonne note. Pas trop sales, du PQ, des murs noirs bien sûr (visiblement selon une règle implicite chez les peintres en chiottes, les murs des lieux d'aisance ne peuvent être que noirs ou rouge, avec des nuances de rose/violet, je ne sais pas s'il faut y voir une symbolique quelconque).



Mais un terrible problème, pas encore rencontré jusqu'à présent dans ma quête des toilettes idéales : une insonorisation merdique. Vous êtes en train de faire pipi et soudain "mais il est trop beau ton pantalon léopard! Oui, je sais. J'ai même acheté les chaussures assorties." Han... Vous profitez des discussions alentours. En soi, pourquoi pas, ça peut occuper d'espionner les tables voisines. Sauf que bien sûr ça implique que la réciproque fonctionne et ça, c'est moins sympa, voire fortement désagréable. Les règles de savoir-vire veulent que le "friendly" s'arrête où commence l'intimité urinaire.
Du coup, j'ai pris en photo la porte qui est cause de ce désagrément.



L'ironie du sort a voulu que je revive exactement la même expérience quelques jours plus tard.
Les toilettes du Pop Up. Qui présentent en outre l'inconvénient d'une chiotte pour l'ensemble du lieu. Bref, des chiottes du Pop Up on profite des discussions des gens qui attendent leur tour. Sauf que ce soir-là, j'étais ivre et je m'étais prise d'affection pour une inconnue avec qui je parlais de Julien Doré et Louise Bourgoin (oui, ça vous situe à peu près la semaine où cette scène s'est passée). Et là, grand avantage de la non-intimité, nous avons pu poursuivre notre échange de ragots à travers la porte des toilettes.