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vendredi 19 décembre 2008

Le vendredi, c'est sexe

C'est peut-être un peu niais mais j'ai été sincèrement touchée par les messages que m'a valu mon dernier post. Du coup, c'est un peu difficile, voir carrément impossible d'enchaîner doucement sur ce qui était prévu dans le programme : lancer témérairement le concept du "c'est vendredi, c'est sexe". (En rendant hommage ici à coach Carzon, l'initiateur de ce post.) 
Donc attention, voilà l'introduction d'un vaste dossier à base de réflexions hasardeuses sur le phallus et le vagin, autrement dit la bite et la moule. Et le sexe en général. 
Nous allons nous intéresser, parce que c'est éminemment intéressant, aux changements dans les comportements sexuels induits par l'accès illimité à la production pornographique. 
Sachant que depuis la fin de la guerre froide et de l'affrontement Est/Ouest, l'humanité n'est plus divisée en deux camps mais désormais bel et bien en trois irréconciliables : 
2°) les adeptes de pornhub 
3°) les gens qui n'ont pas internet et/ou pas de sexualité. 
La masturbation étant évidemment une forme de sexualité à part entière, et non une pratique au rabais à défaut de - c'est une évidence, on ne développe pas.
Mais pour comprendre la révolution porn, remontons d'abord à des temps antédiluviens : ma jeunesse
A l'époque, un film pornographique était une rareté. Il faut se rappeler l'existence du fameux carré blanc. Personnellement, je l'aurais pendu avec plaisir le mec qui avait inventé ce carré. Dès qu’un film du soir était sanctionné d’un carré blanc, les enfants étaient envoyés au lit. Et là, pas de bittorrent pour retrouver ledit film. 
C'était assez paradoxal parce que le sexe était partout (nous sommes en plein 80') notamment à la télé (et surtout dans la pub) on assistait à un déferlement d'images de femmes nues. Mais en tant que gamins, on savait bien qu'il y avait une arnaque, on nous cachait l'essentiel tout en le suggérant à longueur de temps.


On vivait dans un contexte particulièrement malsain où le sexe était partout (y compris dans nos dessins animés japonais qui, même censurés, laissaient quelques scènes de douche entre filles dans Jeanne et Serge, et une symbolique assez claire des méchants monstres à tentacules qui cherchaient à asservir des jeunes filles innocentes dans Sailor Moon) le sexe était partout ok, mais pour nous il restait inaccessible. On pouvait chercher désespérément, on parvenait rarement à mettre la main sur de vraies images de sexe. A l'époque, le sexe, c'était des nichons de meufs. C'est tout. Pas trop de chatte, et surtout jamais/jamais de corps masculins.
Pour nous casser les couilles avec le sida, y'avait du monde. Mais pour nous donner la preuve que c'était vraiment biologiquement possible qu'un truc de la taille d'une bite rentre dans une chatte - là y'avait personne. Déjà qu'on avait des doutes sérieux sur la possibilité d'y faire entrer un tampon... 
Les capotes à un euro ça nous faisait une belle jambe, on ne savait même pas que le sperme existait. La misère... 

Le moyen le plus évident pour avoir du porno, ça aurait été d'aller acheter un magazine spécialisé mais c'était impensable (équation : enfant+fille+quartier bourgeois). Restait donc la méthode laborieuse : tester toutes les cassettes vidéos des pères des amis, cassettes au nom toujours trompeur, pour réussir à tomber sur un truc un peu osé. Ou alors on se rabattait sur du maigre sexy-zap de bas étage. 
Ma quête désespérée du film porno a commencé précisément en CM2 avec  ma meilleure amie. A l'origine, nous étions mues par une inspiration d'ordre assez scientifique - de même qu’on piquait les notices d’emploi des tampons de nos soeurs pour enfin comprendre comment nous étions foutues. 
L’après-midi, on se matait donc des scènes de cul. Ca pouvait être tout et n’importe quoi. Du porno de base comme des films classiques, ce qu’il nous fallait c’était une scène de sexe. Pour les films classiques, on prenait un peu un pari sur le titre. C'est comme ça qu'en quelques mois on a vu pas mal de bons films... sauf qu’on les passait en vitesse accélérée pour arriver au climax sexuel. Et puis la plupart des films étaient pour nous des arnaques atrocement frustrantes. Par exemple l’Eté meurtrier, qui commence avec une scène de viol, puis tout un film qui suinte le sexe dans tous les sens, qui dégage des phéromones pas possibles mais sans rien de tangible. Ou 37,2 le matin qui commence aussi par une scène de cul et puis plus grand chose à part que Béatrice Dalle, même en version accélérée, avait l’air d’aller de plus en plus mal. Les Valseuses. Film scandaleux par excellence. Cette fois, on était certaines de notre coup, forcément, on allait enfin tout savoir du sexe. Bah non. Sachez que les enfants, ils n'y comprennent juste rien à ce film.   
Evidemment, il restait l'érotique du dimanche soir sur M6 (d'ailleurs, c'était ce qu'on retrouvait le plus souvent sur lesdites cassettes vidéos). A M6, visiblement, ils avaient décidé de nous forger une solide culture de l'érotique européen (italien, allemand, anglais...). Bien sûr, on en avait ras-le-bol de l'érotique mais on n'avait que ça. Le pire c'était Joy. Une espèce de série érotique à la Martine mais version tiers-mondiste où la bourgeoise allait goûter aux saveurs locales de pays exotiques. Joy à Singapour, Joy en Malaisie etc... C'était parfaitement insupportable dans la mesure elle prenait des airs pas possible de chiennasse qui n'en pouvait plus, avec l'oeil vitreux et la bouche entrouverte, bref, pleine de belles promesses et puis que dalle, à la cambrure de Joy et aux mouvements de caméra, on supposait qu'il se passait quelque chose mais sans aucune certitude. En résumé, c'était pas avec Joy qu'on allait découvrir l'existence du sperme. (Ah oui, il faut préciser qu'on n'était pas trop préoccupées par les problèmes de féminisme et d'images de la femme. Après nos visionnages, ma copine partait au catéchisme et on ne voyait absolument aucune contradiction là-dedans.) 
Bref, nous allions de désillusions en désillusions. 
Et puis est arrivé le décodeur. 
Miracle. 
Emotion. 
Là, il faut bien comprendre que quand les gens s’extasiaient sur « l’esprit canal », le porno du premier samedi du mois y était pour beaucoup. Une véritable révolution dans la société française. Malheureusement, on était encore une fois un peu bannis de la fête dans la mesure où nos accès à "une télé avec décodeur le premier samedi soir du mois" étaient rares. A l'intention des plus jeunes, rappelons ce qu’était un porno à l’époque : un film assez long avec un semblant d’histoire, semblant de décor, semblant de costumes. Pas une scène de boules de 40 minutes non stop. 
Mais c'était le début de la révolution porno. 

mardi 12 août 2008

Les trolls, part three


Et, miracle, on arrive enfin à l'article du NYT!
Il s'agit de trolling dans la mesure où le mauvais esprit est à son maximum mais un mauvais esprit qui prend des proportions telles qu'on bascule dans ce que certaines âmes appellerait de la méchanceté pure et simple.

Le reportage commence avec l'affaire Mitchel Henderson, un jeune qui s'est suicidé d'une balle dans la tête au printemps 2006. Les trolls de /b/ (une des sections de 4chan - pour résumer on va dire que c'est un forum de geeks) ont trouvé cette histoire très drôle (surtout d'établir une corrélation avec le fait que peu de temps auparavant, Mitchel avait perdu son ipod). Un délire s'ensuit. Mais ce qui aurait pu rester un simple délire pendant une soirée entre potes (jetez-moi la première pierre ceux qui n'ont jamais fait une blague sur le petit Grégory) a pris, via la caisse de résonance que représente le net, des proportions hallucinantes. Feu Mitch est devenu une sorte de star, de running gag des trolls.
De la simple amplification de ce qui se pratiquait auparavant de façon uniquement privée (la fameuse soirée entre potes) on passe à quelque chose qui ressemble à du harcèlement. Certains trolls ont récupéré le numéro de téléphone des parents de Mitch et l'ont balancé sur la toile. Résultat : un an et demi d'appels sur le thème "bonjour, je suis l'i-pod de Mitchell, je veux rentrer à la maison". C'est le principe de la surenchère, de l'effet de groupe - mais à l'échelle d'un groupe de milliers de personnes... La page myspace de feu Mitchel a été hackée, certains poussant la plaisanterie très loin sont allés sur la tombe de Mitch, y ont posé un ipod et ont pris une photo.

Deuxième affaire. En novembre dernier, un fait divers fait scandale. Megan Meier, une gamine de 13 ans, se suicide par pendaison. Une des explications avancées est qu'elle entretenait un flirt sur myspace avec un garçon de son âge qui a fini par la détruire. Or, il se trouve que derrière la page de ce garçon, nul adolescent mais Lori Drew, une respectable mère de famille, plus précisément la maman d'une ancienne amie de Megan qui s'est amusée à manipuler la gamine. Histoire incroyable qui ne pouvait pas échapper aux adeptes d'humour noir. Quelques jours après que le scandale ait éclaté, Fortuny, un célèbre troll, crée un blog dans lequel il crache tout son fiel contre feu Megan en se faisant passer pour Lori Drew. Les plus grandes chaînes d'infos ont discuté l'authenticité de ce blog, et la présentation plus que tendancieuse qui y était faite de Megan, la petite suicidée, a suffisamment été relayée pour déformer la vision qu'on avait de ce fait divers.

Ce qui dérange, au-delà d'une question de bon ou de mauvais goût sur quoi je ne me permettrais pas de trancher, c'est la notion d'acharnement. Quand les trolls s'y mettent, ils peuvent lancer une véritable chasse à l'homme. On "trolle" quelqu'un. Souvent un bloggeur qui exaspère. Les trolls étant de bons pirates, quand ils se fixent sur une victime, ils pratiquent un harcèlement systématique et récupèrent pour les répandre dans la webzone, adresse, numéro de téléphone, numéro de sécu etc...

Ils peuvent également pirater des sites. Mais le terme de trolls est-il encore pertinent ? Il y a certes des piratages malveillants et gratuits comme l'attaque dont a été victime le site de la fondation des Epileptiques, attaque qui a consisté à balancer sur le forum des images flash et des liens vers des animations colorées. Pas très sympa certes, c'est un peu comme faire un croche-pied à un aveugle. Mais d'autres ont choisi comme cible privilégiée l'église de scientologie et foutent régulièrement en l'air son site. Si vous êtes contre la scientologie, vous trouverez peut-être leur action salutaire, c'est une question de convictions personnelles. Vous me direz que la différence majeure est que dans le cas des anti-scientologues, leurs actions ne sont pas gratuites mais portée par un discours politique. Mais il se trouve que des trolls comme Fortuny ou Weev (même si c'est le cas de la minorité) tiennent également un discours pseudo-politique d'extermination des abrutis (à savoir tous les demeurés qui ne travaillent pas sous Linux), leurs connaissances en informatique leur donnant visiblement un sentiment de toute-puissance qui les autorise à décider de l'existence d'autrui.
La différence devient dès lors très difficile à faire entre ce qui est salutaire ou néfaste et n'est plus qu'une question de valeurs subjectives.

Aux Etats-Unis, le problème qui commence à se poser est celui de la répression ou non de ces phénomènes et là, il devient urgent d'établir des règles qui tiennent sur autre chose que des jugements de valeur du type "ça c'est une bonne blague / ça c'est de mauvais goût". La question que pose le journaliste à Fortuny : "Is there anything that can be done on the Internet that shouldn’t be done?” nous ramène à un problème à la fois éthique et légal que pour l'instant la société n'a pas affronté : le web doit-il rester un espace de liberté absolue ? Un encadrement doit-il être mis en place ? Le principe démocratique dans lequel nous vivons veut que ce soit la majorité qui décide de la réponse.

Il est remarquable que cette question soit absolument absente des débats en France où on se limite au seul "problème" du téléchargement (pour des raisons éminemment économiques) alors qu'elle constitue une nouvelle ligne de démarcation politique essentielle.

dimanche 27 juillet 2008

la pire des geekeries

Avec ce post, vous allez penser que je tombe bien bas mais sachez que ce site hautement divertissant m'a été conseillé par une des filles les plus jolies et fashionables de Paris. Et quelque part, c'est rassurant de penser que même elle a une vie secrète de geek. Parce que là, vous allez constater qu'on tombe exactement dans le pire du girls and geeks.
Dépravation absolue du monde moderne ou pépite de l'internet ?
Etrangement, les deux vont souvent de pair. Plus la décadence est accentuée, plus la moindre bouse passe à mes yeux pour une pépite d'or.
Ainsi de cette chose atroce donc, attention rien que le nom du site me fait vibrer de bonheur : ma-bimbo.com. Le principe de ma bimbo.com est simple : inscris-toi et mène la fascinante vie d'une poufiasse. La mienne s'appelle wendy3000. Matez comme elle est belle.



Vous noterez la modernité de l'esthétique (vous noterez également que wendy3000 est effectivement mon double virtuel puisque à ce stade du jeu elle n'a pas de mec et pas vraiment de logement).
Je ne sais pas ce qui a pris les créateurs mais la bimbo commence sa vie professionnelle par... une formation en boulangerie.
C'est présenté comme un jeu de mode mais en réalité, ce qu'il y a de fascinant c'est que le parcours se résume à faire "pour de faux dans un monde virtuel" tous les trucs les plus chiants de la vraie vie. Vous commencez quand même par aller vous inscrire à l'ANPE (pour trouver la fameuse formation de boulangère).




Oui, oui, ça fait rêver. Et puis il faut aller chez l'esthéticienne, le coiffeur, il faut faire les courses à la supérette et bien sûr il faut se trouver un mec à la discothèque. Depuis quelques heures, le mien s'appelle Jean-Pierre Foutlecamp et il est animateur à la retraite. Mais surtout, selon la belle éthique de ma bimbo.com, avoir un petit ami vous rapporte un salaire journalier - un peu la solution à tous mes problèmes finalement...