lundi 30 mars 2009

une bien étrange semaine

D'abord bonjour/bonsoir/aloha et danse du ventre hypnotique aux lecteurs de BBB qui arrivent ici et qui ont été fort aimables avec moi. Le dimanche sur GG c'est pas follement intéressant, c'est le jour où j'essaie de faire croire que je suis un peu photographe dans l'âme et/ou que j'ai une vie sociale (fake total évidemment).
J'ai enfin pris des photos potables d'un bingo Brain. Comme quoi, si on me donne un joli cadre, une bonne lumière et des gens qui bougent pas trop, bah j'm'en sors.



En plus, j'ai gagné au blind test.



Trouveras-tu Anaïs Cheveux de Brain Carayon sur cette photo ?


Première révélation : la qualité de mes photos est inversement proportionnelle à mon degré d'alcoolémie. Au bingo Brain c'était vodka. Au BBB quizz s'y sont ajoutés des kirs. Assez vite, il est devenu très compliqué pour moi de faire des réglages corrects.
Nora va dire quelque chose. (Le cadrage n'est pas une tentative d'innovation visuelle mais le reflet de ma vision chaloupée du monde à cet instant-là.)



Le Mur (visiblement, j'étais pas la seule à boire).



Le quizz.




Sans commentaire.


Deuxième révélation de la semaine et message à destination des salles de concert : les musiciens ne sont pas des rats, arrêtez avec la fumée sur scène. Personnellement, je n'ai pas besoin pour apprécier la musique qu'on floute les musiciens, qu'on les baigne dans une atmosphère onirique pour me faire croire que ce sont des êtres supérieurs pourvus de pouvoirs magiques. Qui plus est, pensez aux photographes amateurs qui ont des appareils de crotte qui refusent de faire la mise au point. Du coup, j'ai dû faire un choix esthétique extrème.



Donc samedi, c'était concert de Sarah W. Papsun, très bien, mais une soirée fort étrange. Et un constat (troisième révélation), plutôt positif hein, je me suis rendue compte que c'était quand même assez rare de rentrer chez soi en se disant qu'on a passé une mauvaise soirée (rien à voir avec la qualité de la musique bien sûr).
Quatrième révélation : quand j'étais plus jeune et que j'avais passé une mauvaise soirée, je rentrais chez moi en reniflant de la morve au goût de désespoir et je m'abbatais sur mon lit, le visage enfoui dans l'oreiller pour éttouffer mes pleurs, en geignant que ma vie était chiatique. "Je suis trop malheureuse et je serai malheureuse toute ma vie, cette soirée était à l'image de ma misérable existence. C'est trop duuuur... mais pourquoi les autres gens ont l'air heureux, comment ils font ? Pourquoi je suis différente ?" D'ailleurs, le simple fait de pleurer en rentrant d'une soirée multipliait automatiquement par deux mon quotient de tristesse. Maintenant, je prends les choses avec plus de philosophie. "Tiens, ça faisait longtemps que je n'avais pas passé une soirée pourrie, et si je mangeais des rillettes ? ah merde, j'ai pas racheté de pain... il reste quoi dans le frigo ? Ah, parfait, un petit bout de brie et un flamby pour faire passer."
Le seul point positif c'était de voir que meilleur ami est de plus en plus à l'aise sur scène.



Cinquième révélation. J'ai beau avoir tendance à défendre mes potes quoiqu'il arrive, parfois, certains faits obligent à admettre que bah non, ce pote-là, c'est pas quelqu'un de bien.





samedi 28 mars 2009

le samedi c'est philo

Dans la série, les stars c'est un peu de la pâté pour chien (et le chien c'est moi), j'aime pas Jennifer Love Hewitt. Elle est nulle. Pendant longtemps, j'avais pas trop d'argument, à part dire qu'elle joue avec la puissance émotionnelle d'un flageolet. Et que, conséquence du premier argument, elle ne fait carrière que sur son physique. Exemple :



Et puis, il y a eu les photos. Les photos non retouchées.



Là, vous allez dire "meuh non, c'est pas elle". Si, si, démonstration.



Alors, en un sens, c'est bien de montrer que oui, c'est une femme normale, avec un corps normal. Ce que Jennifer n'avait évidemment pas tardé à proclamer après la parution des photos. Je suis comme tout le monde. Ouais, sauf que venant d'une femme qui, en ne faisant carrière que sur son sex-appeal et ses nichons contribue à sa manière à maintenir un culte du corps parfait, bah ça me faisait bien rire.
Et puis, il y a le cas Scarlett. Pas simple. Scarlett peut être sublime (Lost in translation).



Sexy (spécial cadeau pour Coach et meilleur ami)



OK, Scarlett joue de son physique mais pas seulement. Pour le coup elle dégage (dans à peu près toutes les scènes de Match point).



Mais voilà, parfois, Scarlett est juste moche (par exemple moche dans les plus de 2h du Dahlia noir). C'est très mystérieux, comment peut-on être aussi belle et aussi quelconque (là, on dirait n'importe quelle touriste allemande qu'on croise dans le métro en été).



Et, redisons-le, moche en brune.



Sinon, pas de point Rihanna/Brown cette semaine. Mais un soucis personnel. Je suis très embêtée par la rumeur qui voudrait que Sean Penn ait une liaison avec Nathalie Portman. Ca m'ennuie parce que j'ai une certaine affection pour le couple Penn/Wright (Kelly dans Santa Barbara). Ca me tient depuis mon adolescence et le film She's so lovely.
Mais d'un autre côté, j'aime beaucoup Nathalie Portman. Du coup, la groupie en moi est perdue.

Santa Barbara... Les plus jeunes ne connaissent pas. Pour les plus anciens, ça évoque forcément Cruz Castillo, les Capwell et un générique avec une belle référence à Rimbaud ("je vais comme un bateau ivre"). Oulala... vous imaginez même pas combien je l'aime ce générique... La mise en image version années 80 du spleen baudelairien.


vendredi 27 mars 2009

ca fait chier mais



pour ce soir je ferme les commentaires (je vais pas passer ma soirée devant mon ordi pour modérer).
Je suis désolée pour l'écrasante majorité des lecteurs avec qui il n'y a aucun problème mais je n'ai pas vraiment le choix. Je pense que je les rouvrirai demain.

Post-it sexuel

C'est vendredi, c'est sexe, ça fornique dans tous les sens mais le post prend plutôt la forme d'un post-it parce que j'étais malade aujourd'hui et que j'ai fait une sieste qui a duré un peu plus de 7h (et donc je vais boire un café du matin à 19h, la honte, ce week-end commence mal.)
Donc des réflexions en désordre qui eussent pû donner lieu à un bon post si j'avais fait un effort, si j'étais pas sortie hier soir beaucoup trop tard. (A quand l'option sur i-phone test d'alcoolémie avant d'envoyer des sms ?)

Que les films pornos aient transformé une génération d'adolescents en violeurs spécialistes ès caves est évidemment une absurdité. Par contre, la génération youporn n'a clairement pas la même approche du sexe que ma génération à leur âge. Pour nous, le sexe c'était la pénétration vaginale. Point barre. Plus tard, quand les couples se consolidaient un peu, on parlait sodomie certes. Et on se prenait en photos nus, autant dire que notre version de la dépravation était assez light... Les frontières, les interdits, les tabous ont changé. Je ne prétends pas trancher la question du c'est mieux ou c'est moins bien. Mais jouer avec les tabous, c'est un des moteurs de la sexualité. Donc si on les repousse trop, on perd le plaisir de la transgression. D'un autre côté, ça aura peut-être pour conséquence de désacraliser le sexe - le tabou et le sacré fonctionnant ensemble. Mais faut-il désacraliser le sexe ?

Les pratiques sexuelles se sont diversifiées, et si les générations plus jeunes parviennent à se débarrasser de l'horreur de la culpabilité judéo-chrétienne tant mieux. Mais quand je me rappelle combien c'était déjà compliqué avec le sexe "de base" je vois pas trop l'intérêt. Les ados sont des mauvais coups, c'est normal. Qu'est-ce qu'ils ont besoin d'aller se compliquer les choses avec des acrobaties comme la double pénétration.
La question, quasiment impossible à trancher, qui intrigue les adultes c'est bien sûr de savoir si les jeunes mentent ou pas. S'ils se racontent des salades sur leurs pratiques sexuelles pour avoir l'air cool. Mais de toutes façons, la différence reste là : il y a dix ans (ce qui n'est quand même pas le bout du monde) on n'aurait pas évoqué ce genre de pratiques. Et on en n'aurait évidemment pas tiré une fierté.
Pour autant, ils n'en savent pas vraiment plus que nous. Les interrogations existentielles sur le sujet demeurent.
Et c'est comme ça qu'on se retrouve avec des ados qui vous parlent double pénétration et sodomie mais qui vous disent que baiser quand on a ses règles c'est immonde, inconcevable, dégoûtant.

Début de paragraphe qui mériterait une vraie réflexion dans un post à part entière. Si le porno pouvait libérer la sexualité, ce serait merveilleux. Malheureusement, les pornos trainent la même imagerie de la femme salope qu'on nous rabâche depuis des siècles. Marie-Madeleine bonjour. Sauf qu'ils poussent à se transformer en Marie-Madeleine dans l'intimité, alors qu'un siècle avant il fallait être Marie tout court. Un diktat en remplace un autre. Une Marie-Madeleine qui se doit tout de même de se plier aux exigences de son partenaire (c'est bien le principe de la prostitution).

lundi 23 mars 2009

Et de 100

J'ai essayé de faire l'impasse dessus, depuis deux jours je me répète "naaan, pas ça, pas sur mon blog, PAS CHEZ MOI BORBEL DE CHIOTTE" et puis je regarde pour la 57 ième fois cette vidéo avec un mélange de fascination et d'horreur, MAIS en hochant la tête et en chantonnant "fuzzy fuzzy cute cute, fuzzy fuzzy cute cute" (oui, ces derniers jours mon état mental va en se dégradant, il faut vraiment que j'arrête de bosser et que je retourne au Régine). Mais là, je m'avoue vaincue, je capitule, j'intègre.
J'hésite à vous faire passer cette infamie pour une cérémonie parodique en l'honneur de mon 100ième post.
Je vous préviens, ça ressemble à un cauchemar, à un feu d'artifice de l'horreur. C'est peut-être bien la chose la plus ridicule qu'il m'ait été donnée de voir. Ca provoque une espèce de rire nerveux (et parfois des démangeaisons). Vous détestiez les télétubbies ? Bah y'a pire, y'a ça :



C'est la première fois qu'une vidéo me donne envie de prendre ma carte à Chasse, pêche, nature et tradition.

dimanche

Ces derniers jours, j'aspire quand même à retrouver un semblant de vie sociale. Parce que se transformer en acharnée du boulot c'est chouette, surtout pour mon banquier, mais par exemple pour les posts du dimanche, c'est pas terrible.
Heureusement, je suis quand même allée aux Y'a bon awards organisés par les Indivisibles. La cérémonie récompensaient les phrases les plus racistes. 




Je mets ma pauvre photo toute pourrite de Lilian Thuram parce que meilleur ami s'est uriné dessus d'extase en le voyant.



Rokhaya Diallo (qui a créé l'association parce qu'elle en avait marre qu'on lui demande d'où elle venait et/ou qu'on la félicite de parler si bien français). 



Aïssa Maïga. Première fois que je prends une actrice en photo. Mais ça serait mieux si mon appareil daignait faire la mise au point. (Nouvelle question existentielle : vais-je m'acheter un nouveau joujou ?)





J'ai atteint un stade de notoriété telle que désormais, les gens scrutent le moment où je sors mon appareil et se figent.




La fratrie Roza et le saucisson. Presque un titre de film (en prenant la photo, je n'ai pas eu conscience de sa très forte symbolique). La scène d'ouverture serait une réunion de famille où le père raconterait des blagues de rabbin, que la grand-mère ponctuerait de mots yiddish pendant les petits-enfant se goinffreraient de jambon en les écoutant.
Autre possibilité de film : les Trentenaires dormiront seules cette nuit. Un long-métrage doux-amer qui narre les péripéties sentimentalo-sexuelles de parisiennes de trente ans.

samedi 21 mars 2009

putain, les stars aussi se font la gueule


Hier soir, on a découvert cette vidéo (je préviens, je sais pas si ça va marcher, avec leur putain de preview sur blogspot, on voit rien). (je crois que ça marche, inutile de cliquer sur "lire la news" ça s'est affiché automatiquement contre mon gré. Il y a les photos et une vidéo, quand on met le curseur en bas du cadre, il faut cliquer sur la deuxième vignette.)
Il faut savoir que je me sens très concernée par l'histoire Louise Bourgoin/Julien Doré. Résumé des derniers épisodes : ils ne seraient plus ensemble et leur rupture ne se passerait pas très bien parce que Julien aurait un peu déconné et que Louise serait très énervée. Il était même question qu'ils n'assurent pas ensemble le promo de Monstres. Mais finalement, ils ont fait un effort. Un bel effort comme on peut le voir sur cette vidéo sublime.
Originalité de cette vidéo. D'ordinaire, on assiste à la pseudo vie privée des peoples à travers des photos volées. La vidéo, ça modifie beaucoup la donne. Ce n'est plus une infime expression de visage qui compte mais le changement d'expression d'une seconde sur l'autre, le geste qui s'amorce et avorte. Ce n'est pas le regard échangé mais les techniques pour ne pas échanger de regard. Qui plus est, ici il ne s'agit pas d'une vidéo volée mais d'un show médiatique très officiel, photo-call et conférence de presse au cours desquels la tension est palpable.
J'imagine que devoir retrouver son ex devant des dizaines de journalistes pour vendre le travail qu'on a fait ensemble, c'est pas une partie de plaisir. Deux attitudes différentes : le mode Julien, décidé visiblement à faire profil bas, le mode Louise qui affiche un sourire éclatant (traduisible approximativement par "je ne te connais pas, tu n'existes pas, je suis belle, je t'emmerde, je vais super bien malgré ce que tu m'as fait enflure").
Alors que Julien tente de pénibles eye-contact que Louise refuse absolument, l'ignorant avec superbe, elle ne va lui adresser qu'un mot : "l'eau" et il va s'empresser de lui ouvrir la bouteille et de la servir. J'en déduis que pour refuser de simuler une relation cordiale avec Julien Doré, (même l'espace d'une heure devant les journalistes) Louise Bourgoin doit vraiment être sacrément énervée contre lui.


Et sinon, pour le point Rihanna/Brown du jour, ils auraient finalement décidé de "faire une pause".

vendredi 20 mars 2009

Le cas Emmanuelle

Ca, tout le monde connaît. On ne ricane dans le fond de la classe s'il vous plaît. 
Oui, Emmanuelle, la pouf avec son collier, ses nichons à l'air et son fauteuil en osier (que putain, un fauteuil en osier c'est quand même le pire truc du monde dans lequel s'asseoir tellement c'est pas confortable). 
La sortie du film fut même un tel évènement que ma mère qui avait prévu de m'appeler Emmanuelle changea d'avis (et préféra Titiou, oui, oui, tout à fait). 
Mais avant d'être un film culte - décliné par la suite en téléfilms à chier tout pourris - Emmanuelle c'était un livre. 
Et on connaît moins l'histoire du bouquin. Et notamment que ce n'est pas un simple bouquin de cul. C'est à la frontière de la philosophie (au même titre que Sade d'ailleurs). En gros, l'histoire d'une jeune Française qui a épousé un diplomate et l'accompagne vivre à Bangkok. Arrivée là-bas, elle s'emmerde un peu jusqu'au moment où elle rencontre Mario, une espèce de guide iniatique/initiateur qui va la convaincre de "s'ouvrir au plaisir", "abandonner ses appréhensions d'occidentale", "dépasser les interdits" BREF baiser à tout va avec le tout venant. (L'intrigue prétexte : Emmanuelle, elle, elle aimerait beaucoup se taper Mario mais Mario, lui, a l'air plus intéressé par les jeunes conducteurs de taxi thaïlandais et par le fait de prostituer Emmanuelle. Jusqu'au final (attention spoiler) où Mario baise le jeune taxi qui lui-même pénètre Emmanuelle et par un miracle cosmique ils jouissent tous ensemble. C'est beau comme du Manara.)
Si le livre a d'abord été publié de façon anonyme (pas d'auteur ni d'éditeur en 1958), dans sa réédition de 1968 il est signé Emmanuelle Arsan. Sauf que Emmanuelle Arsan est un pseudo, comme elle s'en explique dans un texte assez classe : "A chacun sa schizophrénie! L'anonymat est la mienne. Je ne fais pas parade de mon horreur de la publicité comme d'une vertu : sachant qu'elle me singularise et m'isole au milieu d'une société où le boniment est une obligation morale, je la confesse comme une déviance. Déballer mon identité devant l'interviewer ou le photographe me fait souffrir comme la lumière fait mal aux yeux des albinos. Me vanter ou m'excuser de cette indisposition physique me semblerait toutefois aussi absurde que de tirer gloriole de la couleur de mes cheveux." Emmanuelle s'appelle en réalité Marayat Andriane. Bah oui. 
Alors, ça c'est la tête d'Emmanuelle dans le film :


Et ça, c'est la vraie tête d'Emmanuelle :

Je dis "la vraie" dans la mesure où le roman semble en (grande ?) partie autobiographique (pour le chauffeur de taxi, j'en sais rien). Marayat épouse un diplomate français à l'âge de 16 ans et part avec lui vivre à Bangkok où elle multiplie les amants et amantes - suffisamment en tout cas pour écrire Emmanuelle à 20 ans.
Et hop, une photo de Marayat à 20 ans :

Quand j'ai lu Emmanuelle pour la première fois, il m'a semblé qu'il y avait un malentendu total entre l'ouvrage que je découvrais et l'image que j'en avais, que la plupart des gens ont à la simple évocation du prénom (rapport au fauteuil en osier, aux nichons et aux perles). Emmanuelle décrit du cul évidemment (mais toujours avec une atmosphère hautement onirique). Mais en parle aussi beaucoup sur le mode de l'utopie vers laquelle chacun devrait tendre. Pendant des pages et des pages Mario expose ses théories quasi-politiques sur l'amour et le sexe comme moteurs du monde, sur des rapports de couple sans hypocrisie ni fausse pudeur. C'est presque mystique et ledit Mario ne se prive pas d'ailleurs pour réinterpréter les grands penseurs religieux, notamment chrétiens comme Saint-Augustin, dans une perspective sexualisante. Chaque chapitre commence par une citation d'auteur classique.
Ce qui est le plus étonnant, c'est ce que André Pierre de Mandiargues a qualifié "d'érotisme radieux". ("Elle s'éloigne pareillement des idées que nous expose souvent Georges Bataille. sa conception de l'érotisme est optimiste, radieuse, rayonnante, à l'image d'un édifice affirmant la gloire de l'homme dégagé de la glèbe et des servitudes anciennes"). Le sexe comme libération, et non plus asservissement (comme il est d'ordinaire présenté) dans un rapport vécu avec une simplicité assez époustouflante, juste lumineuse. Quelque chose d'un état primitif à retrouver (ou à découvrir), comme l'indique la citation d'Artaud qui ouvre le livre : "Nous ne sommes pas encore au monde / Il n'y a pas encore de monde, / Les choses ne sont pas encore faites, / La raison d'être n'est pas trouvée." 
Dans le film, le discours politique et religieux a été largement abandonné alors qu'il est sans doute ce qu'il y a de plus choquant dans Emmanuelle
Pour une explication de texte (la culte scène de l'avion) allez voir LA , chez le spécialiste. 

Le cours est fini, vous pouvez ranger vos affaires. La semaine prochaine "les loutres ont-elles un sexe ?"

mardi 17 mars 2009

Chiotte n°4

Dans la fascinante série "où bien faire pipi à Paris", je peux dores et déjà vous annoncer que la réponse n'est pas au panic room. Certes, l'endroit a beaucoup de charme, à l'image de son extra-ordinaire directeur artistique, M. Guido Minisky.
Pourtant, en entrant dans les toilettes du Panic Room, j'ai été prise d'espoir. Serait-ce enfin la perle que je cherche depuis des mois ? On note un véritable effort pour produire un environnement visuel agréable. De la couleur et du bon goût, du gris et du rose. Le cadre du miroir doré.
Mais, et je pose solennellement la question : fallait-il pousser ce désir de satisfaction des yeux jusqu'à enlever la serrure des toilettes dames, laissant ainsi deux larges trous pour la zyeutage ?
Ce qui rend une des deux cabines plus ou moins interdite (selon votre degré d'exibitionnisme). Sur cette photo, Mlle Taschatt avait mis du pq dans les trous mais autant dire que cette saine initiative a vite été réduite à néant.



Quant à la seconde... Comment vous expliquer un phénomène aussi incompréhensible... Le rebord de la cuvette des chiottes est recouverte de pisse. Mais entendons-nous bien. Pas des gouttes de quelqu'un qui, suite à une sur-consommation d'alcool, aurait mal visé la cuvette. Non, comme si quelqu'un avait délibéremment visé le contour de la cuvette pour la noyer.

Vous allez me dire, bah c'était une fois, peut-être un petit plaisantin. C'est aussi ce que j'ai pensé. Je ne pouvais décemment pas trancher comme ça, sur un soir. J'y suis donc retournée, parce que vraiment les toilettes du panic room j'y croyais à mort. Et rebelote. Nous étions une semaine plus tard, la serrure de la cabine rose n'était toujours pas réparée ET la cuvette de la cabine grise avait encore connu un tsunami.

Et là se pose un problème éthique grave. Est-ce qu'on peut décemment juger les toilettes d'un bar dégradées par les clients. L'incivisme des clients doit-il pénaliser la note finale attribuée à un établissement ? La réponse est oui. (C'est important d'apporter une réponse claire aux problème éthiques.) En l'état actuel des choses, il est malheureusement impossible de pisser tranquille au panic room.

Je suis déçue.

dimanche 15 mars 2009

C'était pas la panacée

Au début, il y avait un bingo brain, une perspective plutôt réjouissante. Sauf que j'en avais assez d'aller de désillusion en désillusion. Même en trichant, même en ayant une dizaine de cartons, mes capacités à gagner étaient toujours à 0. Et j'avoue que je ne m'étais jamais tout à fait remise de ce sublime appareil à raclette qui m'était passé devant les yeux au premier bingo.



Comme 2009 c'est mon année, j'ai gagné. Et oui. Je dirai pas quoi. On a une image de marque à tenir à Brain.



Et voilà quelque chose que le monde de la nuit parisienne attendait depuis des années, la preuve indubitable que Marco Dos Santos est un fantôme.



Meilleur ami qui découvrait le bingo brain a conclu qu'il s'agissait du jeu le plus idiot du monde (c'est un peu péremptoire mais juste) et a considérablement apprécié l'open-bar.



Ca fait tellement longtemps que je promets des photos de nichons sur ce blog que j'ai même arrêté d'en évoquer la possibilité.



Ensuite la galère. Au début c'était chouette. Nonobstant le fait que ce vendredi je m'étais levée à 6h30, 10 heures de travail, puis la gare à 22h et que non, je ne partais pas en vacances, en fait je prenais le train pour prendre le train (une autre histoire de taff). Le train de nuit en première classe, c'est beau.



Au bout de 9 heures de train, c'est moins sympa. Arrivée à Hendaye, il est 7h du mat (un samedi) j'ai le dos en compote, j'ai sommeil, j'ai froid, en un mot je suis chafouine. Je trouve un hôtel et là, le gérant m'annonce qu'il n'a pas de chambre libre avant 13h. Han... J'entame alors ma transformation en Cosette. Le mode Cosette n'est pas une stratégie de manipulation de mon interlocuteur. Non. Dans ces moments-là, je suis Cosette, au plus profond de mon coeur. J'ai une espèce de sentiment d'injustice totale et je me dis que les adultes, ces gens qui sont sensés s'occuper de moi, prendre soin de mon bien-être, n'ont pas le droit de ne rien faire pour m'aider. Là, je suis crevée, j'ai mal au dos, et je suis seule au monde, et j'en ai assez, et de toutes façons je pourrais pas faire un pas de plus, regardez je titube d'épuisement, avec ma faible constitution, et c'est vous, vous mon interlocuteur du moment qui devez me trouver une solution.
Tout ça n'étant pas explicitement exprimé mais passe par mon regard. En général, alors que la bienséance voudrait que je tourne le dos pour reprendre ma route puisqu'on m'a clairement signifier un refus de m'aider, j'ai l'attitude inverse. Je reste plantée là. Mais rappelons que je suis Cosette, donc une frêle chose sans défense. Pas le genre de meuf qui va commencer à négocier et à insister. Non. Moi, je pratique le pouvoir de l'inertie. Je ne dis pas un mot, je reste juste plantée debout sans rien dire, le regard baissé. (Une attitude qui n'est pas sans rappeler le jeu d'acteur des enfants qui dans les téléfilms des années 80 interprétaient des petits juifs cherchant refuge dans un pays en 1941).
Le gérant qui, de toute évidence, ne peut pas fermer sa porte rapport à la juive qui s'est bêtement plantée dans l'embrasure, finit par m'indiquer que je trouverai une chambre au Campanil ou à la pension Europa. Je tourne les talons. Je cherche le Campanil. Je trouve un panneau indiquant que la Campanil est là, mais je le vois pas. J'envisage de passer les 7 heures qui me séparent du retour à une terrasse de café mais c'est pas possible. Je traine mes sacs sur un rond-point. Je suis perdue. J'envisage de simuler un malaise pour que quelqu'un, quitte à ce que ce soit une autorité médicale, me prenne enfin en charge. Je m'engage sur un chemin dont l'ambiance n'est pas sans rappeler le couloir de la mort. Puisqu'on ne veut pas de moi dans ce pays-là, soit-disant la patrie des Droits de l'homme, je prends une décision irrévocable.
Je traverse la frontière.



Je suis en Espagne. J'ai subitement l'impression qu'il fait un peu plus chaud. Je me traine encore. J'ai la sensation d'être dans Gerry. Si je continue de marcher, je trouverai bien un hôtel, un havre de paix, un refuge, un lit. Ou alors je crèverai. Surtout que mon portable n'a plus de batterie (ce qui, pour moi, signifie avant tout que je n'ai plus d'accès à internet... j'essaie de ne pas y penser et de me limiter à une consultation, rapide, de facebook par heure). Et voilà que, brusquement, la pension Europa se dresse fièrement dans les cieux.


J'ai des larmes de bonheur qui scintillent au coin des yeux. Je tombe à genoux devant l'accueil de la pension et levant les mains au ciel pousse un déchirant "halléluja". On me donne ma clé. Je monte deux étages, à chaque marche, je me rapproche du paradis : une chambre à soi. J'ouvre la porte avec enthousiasme et OUILLE PUTAIN MERDE ME SUIS FAIT MAL. Ah oui, c'était le lit. La pension Europa se révèle donc avoir la chambre d'hôtel la plus petite d'Espagne.



Mais peu importe, surtout que les toilettes sont impeccables.



Et que la vue sur le parking est tout simplement imprenable. Je pense que c'est la meilleure vue sur parking-et-route-nationale de toute la région.



Après avoir regardé un épisode de Pokémon en espagnol (on a le programme que son niveau en langue mérite), je dors. Deux heures. Me retraine à l'accueil, rends tristement ma clé, repasse la frontière, reprend le train, une seule question en tête : Paris existe-t-elle encore ?
Réponse 7 heures plus tard : oui. (Notez que 7 heures de train, c'est très long.)
A 20h30 samedi, je rentre enfin en communication avec un autre être humain. Je bafouille, je mélange les syllabes mais je me sens bien. En plus d'être jolie, drôle, intelligente, ma nouvelle copine est patiente. Elle m'écoute lui résumer les trois dernières années de ma vie sur le mode dyslexique. Elle regarde même la photo de la pension Europa. Et quand elle parle, elle fait de jolies mouvements avec ses mains.



Ego-trip "hey, on dirait qu'on est des blogueusesinfluentes".

vendredi 13 mars 2009

lol


Bah ouais, c'tait une blague. Je me souviens assez précisément d'avoir eu un rapport sexuel en août 99.

En vrai, je n'ai pas eu le temps de préparer un post.
En vrai, je n'ai pas eu le courage de préparer un post.
En vrai, je suis trop fatiguée pour préparer un post.

Donc cette semaine sur G&G, vous avez assisté à une tentative de suicide bloguaire. Soit pas de post à connotation sexuelle. Pas de guide des chiottes. Pas de people. Peu de réponses aux gentils commentaires dont vous m'avez fait l'aumône. Et 35 000 signes sur un bouquin du début du XXème siècle.

Hereusement, la semaine prochaine ce sera sperme et polémique.

C'est vendredi,

C'est sexe, aboie la foule en délire, la bave au coin des lèvres, une lueur lubrique enflammant les yeux.
Mais j'en ai assez de cette imposture - sous prétexte que le sexe ça génère du trafic.
Alors, je vous le dis, quitte à perdre ma 7856ème place dans le classement wikio :
je suis vierge.
Non pas que je me sois réservée pour un homme précis. Juste les années consacrées à engloutir des pages imprimées, des images qui bougent ou des kilomètres de réseau internet, ne m'ont pas laissé le temps de me livrer à ce type d'activités qui, de toutes façons, ne m'ont jamais tellement attirée (l'échange de fluides corporels, sans façon).

Je me sens mieux.