vendredi 16 janvier 2009

Exploration des conséquences du porno - suite

L'industrie du X n'a pas fait que du bien à notre sexualité. Pire, elle est même à l'origine d'une véritable catastrophe : le cunilingus new style (pas de lien, c'était juste parce que la couleur c'est joli).
Alors certes, pendant longtemps pour la majorité de la population qui n'était pas constituée de fervents lecteurs de Sade (c'est un exemple étrange mais je suis trop crevée pour en trouver un autre), le plaisir féminin était très anecdotique. Désormais, il est un élément essentiel de la sexualité à deux. Progrès. Et donc le cuni est devenu une étape incontournable dans les rapports sexuels.
A noter une espèce de perversion du diktat "préoccupez-vous du plaisir de votre partenaire" qui chez certains mecs a été compris comme "si vous voulez une pipe, va falloir lécher". Genre c'est donnant-donnant, on n'a rien sans rien.
Bref.
Comme me le faisait très pertinemment remarquer une amie, le porno a pourtant l'avantage de bien montrer avec force gros plan l'emplacement du clitoris. Et conséquemment, aurait pu donner naissance à une génération de virtuoses du cuni. Ce n'est pas le cas. Mais pourquoi ? Hein ? Peut-être parce qu'il donne une idée assez fausse de ce qu'il faut en faire. A tel point que c'est pas loin d'être la scène la moins excitante d'un porno.
Evidemment, pour les lecteurs de ce blog, tout ce qui va suivre est parfaitement inutile (une récente étude Le Figaro/Ipsos a montré que les lecteurs de Girls and Geeks comptaient parmi les meilleurs baiseurs de France).
On se fout régulièrement de la gueule des hardeuses qui veulent faire carrière dans ce qu'elles appellent le "cinéma traditionnel" mais si leurs talents de comédienne ne sont effectivement pas flagrants, n'oublions pas que ce sont bien des actrices et rendons hommage à leur courage, à leur dévouement. Elles supportent sans broncher des pratiques à la limite du sadisme, comme l'insoutenable épreuve dite de "l'aspirateur" - ce qui, si on oubliait que ce sont des professionnelles émérites, pourrait laisser penser que leur clitoris a subi un traitement spécial de désensibilisation totale.





BIG UP LES FILLES
 
Mais dans la vraie vie, un clitoris ce n'est pas comme un bouton d'ascenseur. Il est donc absolument inutile, si ce n'est contre-productif, d'appuyer dessus (et surtout pas de toutes ses forces).
Pour être plus parlante, ça ne fonctionne pas comme les touches d'un walkman mais plutôt comme l'écran tactile d'un iphone (ou le bouton magique d'un blackberry). Il ne faut pas appuyer pour valider son choix mais plutôt favoriser l'option défilement. C'est le doigt ou la langue qui bougent et effleurent, c'est pas le clitoris qui doit valdinguer dans tous les sens.
Or, dans le porno, on nous montre quoi ? Des hardeurs s'acharner sur des clitoris comme s'ils essayaient de faire démarrer un hélicoptère (heu... ouais... je sais pas, ça m'est venu comme ça), enfoncer leur tête comme s'ils tentaient de revivre l'accouchement en sens inverse, écraser leurs doigts boudinnés et agiter le pauvre truc dans tous les sens.
Alors oui, je sais, la meuf à ce moment-là, elle gémit.
Mais elle gémit pas de plaisir, figurez-vous.
Elle gémit de douleur. (Ce qui pour les besoins du film est à peu près la même chose.)
Evidemment, des garçons intelligents comme les lecteurs de ce blog avaient compris tout ça depuis bien longtemps mais que voulez-vous, j'ai décidé de traiter de façon exhaustive toutes les conséquences de la démocratisation du porno. (J'en ai pour dix ans je pense.)
J'espère que j'ai pas un ton trop doctoral (j'aurais bien précisé encore plus mes propos mais là ça aurait vraiment fait conférence en Sorbonne) mais tant pis, aujourd'hui, c'est la course au feuillet et je suis déjà en retard.

N.B. : Je précise que c'est souvent valable aussi pour les pseudos-scènes lesbiennes.

30 commentaires:

Anonyme a dit…

on n'est vraiment pas aidées.

high five meuf.

cdb a dit…

Il me semble que l'une des sources d'errements masculins en la matière peut se situer dans toutes les généralités véhiculées sur le sujet.(y compris par l'auteure de ce blog). Peut-être qu'une fois qu'on aura compris que chaque être humain est différent, qu'il n'y a pas de zone érogène unique, ni de technique universelle, encore moins de plaisir similaire ou reproductible, alors un grand pas pour l'humanité aura été franchi. Et peut-être, que l'on pourra alors se consacrer à l'essentiel. L'écoute de l'autre, de soi.

Et cela marche dans les deux sens.
Vous, mesdames, qui pensez etre des reines de la fellation (ou chupaqueen c'est plus joli, non?), technicienne hors pair, diplomée es petits coups de langue ou spécialiste du mouvement manuel semi-rotatif, vous etes vous posée cette question: pourquoi les hommes ne vous font-ils que des compliments sur votre dextérité buccale. Pourquoi comme la plupart des femmes libérées et qui assument leur sexualité, vous êtes sûre désormais de connaître toutes les ficelles du plaisir masculin? Alors laissez moi vous rappeler qu'il n'y a pas si longtemps, obtenir cette fameuse petite gâterie était souvent digne d'un véritable parcours du combattant et que cet acquis social gagné de haute lutte pourrait bien être remis un jour en question? Alors, dans le doute, soyez sûre qu'on vous assurera toujours, les yeux dans les yeux, que vous êtes la meilleure. Que rien n'a d'égal votre engouement pour la chose et que votre habilité est bien supérieure à tout ce qu'on a connu auparavant.

Tout ça pour vous dire, qu'il n'y a pas une bite qui réagisse comme une autre. Qu'il n'y a évidemment pas un clitoris qui se comporte pareil, que la recherche du plaisir reste donc avant tout une aventure à deux (seul c'est plus simple). Et que les généralités (et les contre-généralités, ce que je viens de faire j'en conviens)ne feront jamais rien avancer sur le sujet.

Mais c'est quand même rigolo de le dire.

Michael a dit…

Comme un iphone ? Si j'avais su...

Anonyme a dit…

Oui, effectivement, Professeur Titiou, vos remarques sont tout à fait légitimes, mais n'oublions pas que le cinéma pornographique s'est toujours heurté au problème de la représentation du plaisir féminin. L'homme, c'est facile - érection, éjaculation, et hop - même si l'on sait aujourd'hui que certains hommes peuvent éjaculer sans plaisir, et vice versa (si, si).
Les femmes sont obligées de surjouer : cris, convulsions, yeux au ciel, etc. Et l'érection clitoridienne n'est pas jugée suffisamment spectaculaire (par les béotiens, j'entends, pas les lecteurs de votre blog, of course). Dans l'esprit des pornographes, il faut contrebalancer cette discrétion par la suractivité digitale et désordonnée des acteurs mâles.
Le porno n'est pas un cinéma documentaire (ou si peu) mais un cinéma de fiction (même les "making of" sont des fictions), très très codifié (c'est presque la cérémonie du thé) qui a recours à des moyens détournés pour faire voir ce qui est invisible (c'est donc bien un genre du cinéma).
(Qu'est-ce que je suis chiant, damned).
(NB : Je vous signale en outre que la plupart des hardeuses n'ont absolument aucune idée de ce qu'est une vraie fellation).
Bien à vous,
JB

Anonyme a dit…

C'est génial car avec cette tirade au "ton doctoral" réhaussée de l'éclairage de cdb, le champs des commentaires de ce billet est en passe de devenir le terrain d'un affrontement homme/femme où chacun et chacune viendront verser leurs griefs. Ceci étant dit, je vous invite donc désormais à vous déchirer la gueule textuellement et crier à la face du monde à quel point vous êtes des éternel(le)s insatisfait(e)s.

titiou lecoq a dit…

"Le porno n'est pas un cinéma documentaire (ou si peu) mais un cinéma de fiction". Très juste.
Mais tu veux dire qu'une vraie fellation c'est pas quand on se fait étouffer par un phallus géant ? Merde...

Anonyme a dit…

Mais tous les pornos ne sont pas des gonzo

Anonyme a dit…

:-) Non, je voulais dire que, la plupart du temps, les hardeuses n'ont pas du tout la technique. La preuve, elles n'arrivent que très rarement à faire jouir les mecs, qui "se finissent" la plupart du temps en solitaire, à la main...
Un mec voit tout de suite si une fille a envie de le sucer ou pas, ou si elle le fait parce que ça fait partie désormais du menu. Pascal Thomas expliquait un jour que dans les années 70, la fellation était un dessert alors qu'aujourd'hui elle est devenue une entrée.

JB

PS : abstrait/concret : quelle insatisfaction ? Personne n'a envie de s'entredéchirer la gueule, mon vieux.

Anonyme a dit…

JB: Right, je prends note. Je lançais une idée en l'air dans le dessein d'animer la chose, une sorte de cahier de doléances dans lequel chacun se rejeterait la faute pour le plus grand plaisir de la majorité silencieuse, celle qui ne commente pas mais se délecte des passes d'armes écrites.
Mais très bien, je me plie donc sans amertume et vous laisse décortiquer avec sérieux les us et coutumes de l'univers pornographique.

PS: Saviez-vous que selon une première estimation réalisée par Opinion Way à la sortie des (b)urnes, une actrice porno avale environ en moyenne 678 kilomètres de bite pendant une carrière?
Etonnant n'est-ce pas...

Anonyme a dit…

l'idée de l'accouchement en sens inverse me plaît beaucoup.
l'image me plaît encore plus.
L'hélicoptère vroum vroum les hélices, on décolle à la vertical, image également remarquable.

Pensez Avion, les hommes, pas Hélicoptère de combat.

Anonyme a dit…

Cet article m'a fait mourir de rire, big up Titiou ! ;) Et il est très vrai aussi je trouve.

Et je suis très étonnée : comment ça on n'est pas les reines de la fellation ? Les hommes nous mentent ? (oh, allez, sûrement pas à moi...)
:)

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Loïs a dit…

1) tu aurais pu faire un croquis ;)

2) je tiens à rajouter qu'il faut banir le cunni lavomatic, aka le cuni où le mec te déverse l'intégralité de sa salive (tu te demandes même s'il n'en a pas gardé depuis une heure dans sa bouche pour pouvoir t'inonder), du cuni carnivore (NON CA NE SERT A RIEN DE LE MORDRE CA FAIT MAL), et des tripotages style "je pétris du pain"

3) "han, c'est la meilleure fellation qu'on m'ait faite" = GROS LOL

titiou lecoq a dit…

Le croquis... Tu penses bien que ça m'a traversé l'esprit...

Marrant le commentaire de cdb, n'est-ce pas ? Exactement, la discussion qu'on avait eue.( Avec EMA aussi d'ailleurs). Et voilà, ça fait 10 ans que je fais cette terrible révélation à toutes les filles...

Rien à voir, j'ai trouvé un forum de lamentations de gens qui n'arrivaient pas à synchroniser leurs freeplugs et là, c'est miraculeux, y'a un mec nommé Mick qui a trouvé la solution (fallait appuyer un quart de seconde sur les deux boutons en même temps). ET grâce à son incroyable découverte, le mec est en train de devenir complètement culte.

Loïs a dit…

et il sait faire les cuni? parce que si oui, c'est l'homme parfait

titiou lecoq a dit…

Mick est l'homme parfait.
D'ailleurs dans ce forum consacré à louer son génie, un mec lui a écrit "tu viens de sauver mon couple".

Arno Fresh a dit…

ah les freeplugs...

Loïs a dit…

awww, c'est beau
au moins, tu pourras dire qu'il t'a sauvé ta soirée

par ailleurs, comme je ne sais pas où le mettre, nora, c'est EXPOSED le nom de l'émission qu'on cherchait
(voilà je suis soulagée)

Anonyme a dit…

raaah oui c'est ça, exposed ! clair que le nom n'a rien à voir avec l'émission, ça fait plutôt penser à un truc où on verrait des gens dans un camp de naturistes.

Anonyme a dit…

Salutaire cet article.
Le cunnilingus, c'est ce qui vient avant la pipe, le coït et l'éjac faciale c'est ça ?
Ha, d'accord......

Anonyme a dit…

C'est quoi un cunnilingus ?

Antoine a dit…

Depuis que le Figaro a révélé que les lecteurs de ce blog font partie des meilleurs baiseurs de France, je viens régulièrement.
Il est vrai que le porno a aussi lancé une mode, en rapport avec la volonté de montrer l'emplacement du clitoris : c'est la chatte rasée (où l'on saisit le lien entre ce post et le suivant - quel talent), qui permet de bien dégager la vue derrière les ovaires.
Maintenant, en ce qui me concerne, pour la manière d'appuyer dessus, je crains de ne pas être aussi catégorique: j'ai connu des filles pour qui un simple frôlement était synonyme d'extase et d'autre qui appréciaient fort qu'on le triture d'une manière que je qualifierai d'assez "virile". Il me semble donc que la question est avant tout une question d'écoute.
Néanmoins, les lecteurs de ce blog auront au moins appris comment il faut traiter le tien ainsi que celui de certaines de tes lectrices, ce qui, à tout prendre, est plutôt pas si mal.
On mange ensemble, un de ces quatre? (hihihihi)

titiou lecoq a dit…

@Alexander : bah alors Edouard...

Le chez : pas si mal, surtout quand on connait mon nombre de lectrices (plusieurs centaines de milliers par demi-heure). Sinon, on dine ensemble ok, mais tu te remets à bloguer un peu avant (ça glande sec chez toi en ce moment).

Anonyme a dit…

ce blog est en train d'opérer un travail de sape de la société de consommation sous prétexte de causer gouzi-gouzi dans pilou-pilou : pour ma part, après les prises électriques que je ne peux plus utiliser (vive la dynamo), je refuse désormais de prendre l'ascenseur si je suis seul et que je dois appuyer sur le bouton de mon doigt... euh pardon de mon choix.

Arnaud a dit…

Je crois que l'ultime horreur de la pornographie est l'assimilation de la sexualité masculine à la pornographie.

Un jour, en cité U, dans la cuisine collective, je regarde une amie. Là, elle pense que je matte ses seins. Admettons. Au fil de la discussion, elle en vient à me dire : quand un mec me matte, je me dis qu'il doit penser "qu'est ce qu'elle est bonne" ou un truc dans son choc.

Moi : espèce de tarée ! Comme si on avait que ça à foutre... Bref, rappelons à tout hasard que la sexualité masculine est aussi une vision masculine de la beauté féminine... dans vision masculine de la beauté féminine, il y a beauté...

Anonyme a dit…

Merci pour cet article et pour ce blog que je découvre :-) Je vous rejoins totalement sur votre analyse, les sites porno véhiculent des pratiques totalement décalées par rapport à la réalité. Des exemples ? L'ejaculation faciale, le fait de pratiquer une fellation après une sodomie et j'en passe et des meilleurs. Et Dieu qu'il en existe de ces sites, tapez porno dans google pour s'en rendre compte. Un bémol tout de même, la "montée" de sites publiant des videos amateurs, cad des videos porno tournées par des gens comme vous et moi, avec des maladresses, des longueurs, et surtout des caresses, de la sensualité. Regardez une video amateur où le mec fait un cuni à sa copine et vous comprendrez où je veux en venir. J'arrête là et je continue la lecture de cet (excellent) blog !

titiou lecoq a dit…

MERCI ANONYME. Votre commentaire tombe juste au moment où je pensais "han... je suis déprimée, j'ai besoin de compliments. de toutes façons, pourquoi je m'obstine à faire ce blog. Et puis toutes ces archives que personne ne lira jamais".
Pour les vidéos amateurs, je suis d'accord. Le truc emmerdant c'est qu'il y a quand même beaucoup de fausses vidéos amateurs.

Anonyme a dit…

ema ou la bienveillante a dit...

l'idée de l'accouchement en sens inverse me plaît beaucoup.
l'image me plaît encore plus.


>>> T'es trop ma keupine, tu fais quoi le 31 decembre ?

Goinfre a dit…

Le pied ultime, c'est de faire découvrir le vrai cuni à une nana qui n'est tombée que sur des tocards. Les étoiles dans ses yeux c'est.... C'est inoubliable. Comme le poulet au safran que je lui ai préparé le lendemain soir. Un putain de kiff, culinaire, et cunilaire, oui madame.

Raphaël a dit…

J'arrive vachement après la bataille... mais bon, j'ai quand même envie d'intervenir: Je ne nie pas l'influence du porno dans les comportements sexuel de nos contemporains mais on peut avoir envie de faire un cunnilingus simplement parce qu'on a envie de le faire et pas parce qu'on pense que ça se fait car on l'a vu dans un porno.
Adolescent, encore vierge et n'ayant pas encore vu de film X je me souviens que découvrir et explorer cet endroit qu'est le sexe de la femme était mon premier désir tout juste avant de pouvoir le pénétrer. Quand je dis "découvrir" c'est bien sûr avec les doigts et la langue et pas qu'avec les yeux.
Donc quand je fais un cunnilingus c'est pour son plaisir et surtout le mien ! Bordel ! :-)