Comme aujourd'hui marque mon dernier retour au-travail-qui-m'a-permis-de-manger-un-kilo-de-pasta-par-semaine-pendant-trois-ans, je fête ça avec un petit live-blogging à l'ancienne (vous vous souvenez, le temps lointain où Zapette et moi on était des copines for ever... tiens, petit tacle amical). Et puis, ça me fera des souvenirs.
7h50 : arrivée au travail. HANN, putain j'ai trop merdé complètement ce matin. Je suis en avance, la grosse honte. Je m'en veux à mort. J'espère que personne ne m'a vue. Ma réputation est en jeu.
7h55 : satisfaite, je contemple la succession des onglets sur l'ordi. Facebook, yahoo, gmail, netvibes, le blog. Tout va bien. Je devrais pouvoir survivre.
8h10 : je vais voir ma copine l'intendante. "Salut, ça va ?" Sourire crispé de sa part. "Super... Sur les deux agents d'entretien, on est à 100% d'absents. Ria parce que son vol a été annulé et qu'elle a pas trouvé de place avant samedi prochain... Sans commentaire... Et Patrick bah... il a appelé pour dire qu'il ne voulait plus venir. Sandra est absente pour la semaine. La secrétaire a prolongé son arrêt de travail. Voilà... super, super."
8h30 : il est temps de prendre ma première pause clope. Je suis d'une bonne humeur suspecte à mes propres yeux.
8h40 : je vais pisser, ça fera passer le temps. Je me ramasse méchamment la gueule en voulant m'asseoir sur les toilettes. Après enquête, je suis clairement victime d'un attentat. Quelqu'un a dévissé le siège en plastique des chiottes... Cons d'élèves...
8h45 : mon chef se cale dans son fauteuil et sort 20minutes. (Je ne me fais pas d'illusion sur ces quelques minutes de répit, je sais pertinemment que sa capacité de concentration est de 7 minutes.)
8h52 : mon chef saute sur l'infirmière qui a eu le malheur de passer devant le bureau et entreprend de lui raconter ses vacances en Ethiopie. (7 minutes pile. Je le connais comme si je l'avais fait.) Je me demande si un mercredi matin, elle peut décemment être intéressée par le fait que les pèlerins ont été interdits de voyage à Jérusalem à partir de 1170. (Là, vous sentez toute l'authenticité de mon témoignage, un truc comme ça, ça ne peut pas s'inventer.) Je note au passage que, trente-cinq minutes après son arrivée, grand chef a réussi à prononcer deux fois le mot "race".
9h10 : "Si Obama ne fait rien, on est mal barrés." (Vous aurez compris que je ne travaille pas à Sciences Po ou l'ENA.)
9h13 : "c'est ce que j'appelle la communautarisation rampante". Mon chef, il est producteur officiel de concepts merdiques.
9h16 : le téléphone sonne. L'infirmière en profite pour se faire la malle.
9h21 : Chef s'ennuie. Il sort du bureau puisque, de façon évidente, la petite garce que je suis refuse de deviser géo-politique avec lui.
9h30 : la chef des travaux me demande si je suis occupée. J'hésite. Elle a l'air désespérée et je me sens d'humeur généreuse. Je me dis qu'après une heure trente de présence, il est envisageable de travailler un peu.
10h49 : la dernière fois que j'ai vu le chef, il lisait l'Officiel des spectacles. Depuis, il a disparu. Je ne peux pas imaginer une seconde qu'il ait déserté le boulot pour se masturber dans une salle de cinéma. Ca serait tout bonnement impensable.
12h45 : c'est l'heure glauque. Celle où la fatigue me gagne.
14h : le chef s'est tiré avec 45 minutes d'avance. Et c'est parti pour quatre heures de glande absolue. Allez les enfants, on lève les mains bien haut. Wouaiiis !!! C'est la teuf!
14h02 : je m'ennuie. Je devrais mettre à profit ces quatre heures pour pondre de l'article, gratter du papier, user du clavier mais mes 3h de sommeil m'en empêchent. Je préfère me livrer à de l'espionnage informatique sur mes proches.
14h20 : notre stagiaire de 40 ans, dont 15 passés dans l'armée de l'air autant dire une femme d'action, vient de se trainer dans mon bureau comme une âme en peine. Elle m'a dit "c'est calme là quand même, non ?" Je lui ai demandé depuis quand elle bossait chez nous. "Lundi" elle m'a dit. J'ai répondu "bah voilà... tu vas t'y faire. On s'y est tous faits." (Comme elle est sympa, j'ai failli lui suggérer d'ouvrir un blog - genre "j'te refile un bon moyen de ne pas mourir d'ennui au boulot"- mais ça va... y'a assez de concurrence comme ça. Heureusement que Julie F. a complètement abandonné son blog, ça en fait une de moins - grâce à mon merveilleux stratagème qui consiste à promouvoir les bienfaits de l'alcool auprès de toutes les blogueuses que je rencontre. Vous verrez, d'ici la fin de l'année, il ne restera plus que moi sur l'inter-web français.)
Pour ceux qui suivent courageusement ce live-blogging, une récompense :
16h : je suis en plein travail (ça arrive rarement certes). Le téléphone sonne. Je réponds. "C'est Véro, Mme Nil a trouvé un i-phone dans les toilettes. Si un élève le réclame, c'est chez moi." Je réponds ok. Je raccroche. Je continue de travailler en disant à mon collègue "un i-phone, tiens, c'est bizarre, c'est pas le genre de nos élèves... Tiens d'ailleurs, il est où le mien... Ah... il est plus là... il est plus là... il est plus là."
Je me précipite sur le téléphone. "Allô ? Véro ? Je crois que c'est mon téléphone.
- Attends, je le déverouille pour vérifier.
Je parle d'une voix calme et hypnotisante.
- Non Véro, ne fais pas ça. Ne lis pas mes messages. Vraiment. Je crois que ça vaut mieux.
- AHAHAH... *éclat de rire démoniaque de Véro avant de raccrocher*
Je vole jusqu'au deuxième étage et lui arrache mon téléphone des mains. Ouf... Juste à temps. Je redescends bien tranquillement. Arrivée au rez-de-chaussée, je croise Mme Nil qui me demande "Véro t'a prévenue pour l'i-phone que j'ai trouvé ?"
- Oui, pas de problème.
- J'ai regardé dedans pour savoir à qui c'était mais j'ai pas trouvé...
- Ah... En fait, c'est le mien.
Le regard de Mme Nil se fige brusquement, elle tourne les talons et s'en va d'un pas précipité.
J'ai l'impression qu'elle me voit sous un jour différent.
35 commentaires:
Mes comm sont toujours aussi nuls... mais ton blog est toujours aussi bon. Surtout de bon matin.
Merci copain. Je note : 10h32... de bon matin. Je suis debout depuis 6h30. Y'A PAS DE JUSTICE.
ha oui mais je me suis levé à 7h30. Mais je suis dans le même état que si je venais de me lever.
Peut-être qu'il passe une IRM?
On dirait un mélange de The Office Uk et des Années Collège avec monsieur Belding dans le rôle du Chef.
ex-coach : ou peut-être qu'il est intermittent du spectacle et qu'il glande...
Zak (c'est quoi ce lien qui tue ?) : monsieur Belding... j'avais oublié son nom. Effectivement, ils partagent le même côté enfantin.
C'est pas le moment de dire que je me lève alors ? Bon ben je finis mon café et je reviens...
t'es partie à la cantine là ?
arno : oui, c'était précisément ça.
ophise : mais normalement je fais comme toi. 11H53 je me lève, à temps pour écouter la chronique de Didier Porte sur Inter.
Ces deux jours de travail salarié sont définitivement une erreur dans ma semaine.
Mais comment se fait-il que tu sois de bonne humeur au boulot! C'est louche, qu'est-ce qui t'arrive, tu es malade?
Tu t'occupes de l'informatique dans cet établissement, parce que j'ai l'impression que tu es toujours collée à l'ordi.
Pourquoi suis-je toujours un peu jalouse de toi, pourtant je t'aime bien!
Tu es toujours très conne en tout cas, ta façon de parler de sexe, j'adore, tu es allée dans la salle de spectacle pour vérifier? :)
Whoa !! Didier Porte ! ça fait top longtemps... toujours en verve le gars ?
13:03 Laisser un comment sur le superbe blog de Titiou Molotov
t'as trouvé une planque pour les micro-siestes ?
Un petit repas léger (saucisses frites par exemple) avec un 1/4 de rouge et une petite créme brulée en dessert t'aideront à passer le reste de la journée.
Alors tu espionnes tes proches! Première nouvelle!! Dis nous comment tu fais, STP!
Je ne sais pas si je devrais divulguer ca sur un blog étant donné que c'est mon meilleur (mon seul?...) plan drague: partager mes découvertes littéraires... mais bon allons-y gaiement car c'est vraiment tellement en lien avec ce que tu racontes: donc, il existe un roman parodique et humoristique qui raconte ta vie, la mienne et celles des millions comme nous qui travaillent dans des administrations petites ou grandes. Ca s'appelle "D'un point de vu administratif", c'est de Françis Mizio, et sur le blog qu'il avait consacré à la sortie du roman on peut même lire le premier chapitre gratos. Et franchement c'est à hurler de rire. Voilà. Par contre c'est malin, comment je vais faire pour draguer, maintenant?
Arno : Didier Porte est un génie. (Pas trouvé de planque, en même temps, le chef étant parti, je deviens de facto chef moi-même ce qui m'interdit de m'endormir)
Laurent : poulet/frites.
Cléo : Ah bah non... désolée mais je ne peux pas révéler mes astuces, après ils vont faire gaffe et tout verrouiller.
Mais je suis contente que tu aies noté combien c'est étrange que je sois de bonne humeur. Je ne sais pas. Pas d'explication.
Titiou, si tu t'ennuies, je t'ouvre les portes d'un nouveau monde, obscur et fascinant:
http://cordonsbourse.blogs.liberation.fr/
C'est le blog de Nicolas Cori, le journaliste qui a écrit le merveilleux article dont je parlais lundi, à l'origine de la démission du président de la SoGé.
Ok, je sais qu'ici tout le monde s'en fout.
Mais ce mec est l'essence du journalisme d'investigation.
Après je t'envoie des liens vers latribune.fr, tu vas voir, tu vas adorer.
Petit conseil : pour espionner ses proches, la longue vue reste encore ce qui se fait de mieux.
Je tenais à utiliser mon tout premier commentaire pour souligner la beauté de cette image. Pauvre enfant, il avait l'air mignon pourtant.
Matiu : je connaissais pas, je suis en train de lire le premier chapitre! (j'ai le même problème de touillette que lui)
Max : c'est bien mais y'a beaucoup de les chiffres.
Marine : Bonjour! Etant fort satisfaite de ton premier commentaire, je t'accorde un crédit comment illimité. Et je m'en vas lire ton blog.
Oui, c'est bien vu, hein? on se rend pas compte du drame que peut représenter la touilette le matin à la machine à café. Il y a des guerres qui ont commencé pour moins que ça..
Le reste est à l'avenant (une sombre histoire de vin, la "cuvé du Chaman" à la cantine le midi, qui parle à notre coté alcoolo...)
Bref, c'est vraiment à lire.
Tu l'as lu ! C'est déjà énorme (accessoirement, moi non plus je n'y comprends rien, sauf que ça sent l'embrouille + j'aimais bien l'idée de mettre sur ton blog un truc qui n'avait rien à y faire).
Bon, je ne dirai pas que tu es toujours aux toilettes, mais non je ne le dirai pas, non je ne le dirai pas,non je ne le dirai pas,non je ne le dirai pas,non je ne le dirai pas,non je ne le dirai pas,non je ne le dirai pas,non je ne le dirai pas,non je ne le dirai pas,non je ne le dirai pas,non je ne le dirai pas,non je ne le dirai pas,non je ne le dir... :) Ca va te jouer de vilains tours ma chère!! :)
Je vais donc aller me pendre parce que ton taff est genre 10 fois plus intéressant que le mien.... Et comme j'étais persuadée que ma vie était exaltante, que me reste t'il? Par contre j'enrage un peu de ne pas avoir de Mme Nil...
Ah flûte j'étais pas là à cause que je prépare mon futur multimédiatique. J'ai raté des trucs ? J'ai raté des trucs ? Tu fais un pot de départ ?
C'est bien la peine de faire la fière avec tes journées qui commencent à 7h30 si c'est pour qu'elles s'achèvent à 16h...
Ouais c'est vrai ça !!!
Faut respecter son public, t'as vu !
Moi je voudrais des photos de ton pot de départ, avec toi super à l'aise entre madame nil et ton chef, en train de trinquer et d'essayer de savoir ce que tu vas pouvoir leur dire pour les remercier de cette expérience extrêmement enrichissante à tous ces gens formidables que tu as rencontré et que tu n'oublieras jamais... Quoi ? Ca s'est pas passé comme ça ?
Titiou, reviens... Il y a une vie après l'école.
Je suis le seul à avoir perçu l'énorme suspense qui tient le lecteur en haleine pour l'épisode 2? Mais qu'y avait-il donc sur cet iPhone? Quelle chose étrange a découverte Madame Nil? Que cache l'héroïne derrière cet ennui de façade?
Oui Mark a raison, dis nous!
Il y avait quoi dans ton i-phone ?
Chers tous, z'avez vu comme je me la joue subtilement mystérieuse ? COMME SI j'avais une vie secrète et dépravée qu'il m'était impossible de dévoiler ici sous peine de me prendre un avertissement de M.Google lui-même.
Garrincha : le pot de départ devrait être pour début juillet mais je fais TOUT pour échapper à cette infamie. (En même temps à chaque pot, le libéré reçoit le même cadeau : une serviette de bain brodée à ses initiales. Suis-je prête à renoncer à la mienne ?)
Stc : mes journées finissent à 18h monsieur. C'est juste qu'à partir de 16h j'ai commencé à travailler concrètement.
Perdita : non. Ton boulot ne peut pas être moins intéressant que le mien. Impossible.
Cléo : non, ne le dis pas. (par contre, tu auras remarqué avec ta sagacité coutumière que je n'avais pas menti dans le guide des chiottes où j'avouais toujours emporter mon téléphone aux toilettes.)
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